Londres a décroché un nouvel accord de divorce avec l'UE la semaine dernière mais a échoué à obtenir le soutien du Parlement britannique samedi. Le Premier ministre Boris Johnson a du coup été contraint de demander un report de la date de sortie de l'UE, une requête en cours d'examen à Bruxelles.
Mais le dirigeant conservateur, farouchement opposé à tout nouveau report du Brexit, initialement prévu le 29 mars et déjà repoussé deux fois, a accompagné cette demande d'une lettre expliquant pourquoi il ne veut pas de nouveau délai.
Lundi après-midi, il va essayer de nouveau d'obtenir le soutien du Parlement à son accord de Brexit, si le président de la Chambre des Communes, John Bercow, l'y autorise. Ce dernier, accusé par certains conservateurs d'être anti-Brexit, pourrait bien en effet refuser la tenue de ce vote, au motif que le gouvernement a déjà tenté samedi de rallier les parlementaires sur ce texte - et échoué.
Plus de trois ans après le référendum de 2016 qui a vu 52% des Britanniques soutenir le camp du "Leave", l'opinion et les parlementaires restent très divisés, même au sein du Parti conservateur de Boris Johnson. Le gouvernement estime cependant avoir une majorité pour soutenir son accord.
Il essaiera aussi de faire passer au Parlement le plus rapidement possible les textes de loi nécessaires à l'entrée en vigueur de l'accord, Londres étant déterminé à un départ le 31 octobre, quitte à faire siéger les parlementaires le soir ou le week-end.
Mais l'opposition compte bien lui mettre des bâtons dans les roues, en votant des amendements.
"Anéantir le Brexit"
Keir Starmer, chargé du Brexit au sein du Labour, a déclaré dimanche à la BBC que l'accord de Brexit devait être soumis au vote des Britanniques lors d'un référendum, un scrutin en faveur duquel des centaines de milliers de personnes ont manifesté à Londres samedi.
Le Labour va aussi pousser en faveur d'un amendement contraignant Londres à demander à l'UE de rester dans une union douanière, un amendement qui "nous ramènerait à la case départ", a mis en garde la ministre du Commerce Liz Truss dans les colonnes du Daily Telegraph. Cette option avait en effet été examinée puis rejetée par le Parlement il y a quelques mois.
Le quotidien conservateur faisait sa Une lundi sur la "guérilla" parlementaire attendue, tandis que le tabloïd The Daily Mail évoquait la "furie face au complot travailliste pour ruiner le Brexit".
Ces éventuels amendements ont le pouvoir d' "anéantir" l'accord de Brexit, a dit au Times un ministre.
"Si nous ne partons pas (de l'UE) ce sera parce que le Parlement a empêché le gouvernement de faire ce à quoi il s'était engagé", a déclaré ce ministre, estimant que la seule façon de sortir de l'impasse était d'organiser des élections anticipées afin de redonner une majorité au chef du gouvernement.
"Nous n'essayons pas de l'anéantir, nous essayons de préserver l'économie britannique, l'emploi et les services publics", a rétorqué une figure du Labour, Jonathan Ashworth, lundi sur la BBC. "La manière responsable de quitter l'Union européenne réside dans un accord d'union douanière et cela devrait être présenté au peuple britannique pour qu'il ait son mot à dire".
L'accord de retrait règle les conditions du divorce après 46 ans de vie commune, permettant une sortie en douceur assortie d'une période de transition courant au moins jusqu'à fin 2020.
Outre l'approbation du Parlement britannique, il doit aussi être adopté par le Parlement européen.
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