"Quelque part, c'est un échec", a reconnu le Jacques Brunel, juste après le match.
Le sélectionneur nourrissait pourtant le même espoir que ses prédécesseurs, soulignant, le 18 juin que "la Coupe du monde (restait) un moment particulier avec deux mois de préparation et deux mois de compétition".
Alors, le XV de France s'est mis au travail durant l'été. Mais l'élastique a fini par craquer, sous la forme d'un coup de coude de Vahaamahina et d'une élimination pour un petit point.
Si le résultat aurait peut-être été différent sans cette exclusion définitive, une équipe mieux rodée et sereine aurait probablement tenu. Or, le XV de France avait accumulé trop de peu de certitudes depuis le naufrage face aux All Blacks (62-13) en quart de finale du Mondial-2015 pour arriver serein et sûr de ses forces au Japon.
Par ses résultats, qui apportent la confiance indispensable: sept victoires pour douze défaites avant le Mondial depuis l'arrivée de Brunel fin 2017, dont aucun succès face à une nation majeure.
Et par son manque de repères communs: la conquête tricolore, notamment en mêlée fermée, a souffert pendant toute la compétition et les Bleus ont été incapables de garder le fil de leur jeu durant une rencontre en entier.
Instabilité chronique
Contrairement aux meilleures nations mondiales, l'Angleterre en tête, qui ont débarqué gonflées d'assurance et d'automatismes, les Français ont eux traversé quatre années d'atermoiements.
Ils ont abordé la Coupe du monde avec une 3e ligne (Lauret-Alldritt-Ollivon) et une paire de centres (Fickou-Vakatawa) qui n'avaient jamais joué ensemble. Et que dire de la charnière, où 10 différentes associations ont été testées en 23 matches...
Autre signe de cette instabilité chronique, 104 joueurs ont été appelés depuis le Mondial-2015 par Jacques Brunel et son prédécesseur Guy Novès!
Ce dernier a été limogé fin 2017 par le président de la Fédération Bernard Laporte, dont le pari de le remplacer semble donc perdu, quand bien même les Bleus ont sauvé les meubles en évitant une première sortie de route avant la phase finale. Puis en s'inclinant avec les honneurs face aux Gallois.
"Construire sur la confiance"
Face à l'urgence et au manque de candidats, en pleine saison, l'encadrement du XV de France a été constitué à la va-vite autour de Brunel, épaulé par trois adjoints: un qui ne se destinait pas à une carrière d'entraîneur (Julien Bonnaire, chargé de la touche), un autre qui n'avait officié que trois saisons en Top 14 (Sébastien Bruno, avants) et un dernier qui avait quitté le Stade Toulousain au printemps 2017, d'un commun accord, à un an du terme de son contrat (Jean-Baptiste Elissalde).
En situation d'échec, cet encadrement a été renforcé, sur insistance de Laporte, après le dernier Tournoi de six nations, par l'arrivée du futur sélectionneur, Fabien Galthié, accompagné de deux de ses futurs adjoints (Laurent Labit pour les arrières et Thibault Giroud, directeur de la performance).
Sous leur houlette, changement de cap... à quelques mois de l'échéance! Exit par exemple le vice-capitaine Mathieu Bastareaud entre autres joueurs, puisque la moitié des Bleus présents au Japon ne faisaient pas partie de l'effectif lors du Tournoi-2018.
Place à de nouvelles têtes et à un jeu davantage structuré et porté sur le mouvement, ainsi qu'à une nouvelle organisation défensive. Que les Bleus n'ont donc travaillé que depuis cet été, avec trois ans et demi de retard sur les meilleurs mondiaux.
"Personne ne nous voyait sortir des poules, personne ne nous voyait gagner ce quart de finale. On est sorti de la poule et montré qu'on avait la possibilité de gagner ce quart, sauf qu'on ne l'a pas fait. On est forcément déçus", résume Brunel.
Il s'en va... Et laisse un conseil: "Il faudra essayer de construire une équipe sur de la confiance, des résultats et la constance, chose qui nous a certainement un peu manquée". En creux, écrire la contre-histoire de la période 2015-2019.
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