Il faisait déjà chaud dimanche matin dans cette ville du sud du Japon, où les Anglais ont fêté toute la nuit leur triomphe la veille face à l'Australie (40-16). Pas d'excuse toutefois à chercher de ce côté-là: la chaleur lourde de la fin d'après-midi (26°C) sera atténuée par le toit couvert du stade d'Oita, surnommé "le Grand OEil", et l'humidité ne pourra pas avoir autant d'effet que face aux Etats-Unis (33-9) en poule.
Ce jour-là, pluvieux, le ballon avait glissé comme un savon entre les mains des Bleus, auteurs d'une de ces performances mi-figue mi-raisin devenues leur signature ces dernières années. Autre exemple récent? Un sabordage hivernal face aux Gallois (défaite 24-19), qui avaient patiemment attendu les erreurs françaises pour effacer un déficit de 16 points et s'ouvrir la voie du Grand Chelem.
Cette dernière comparaison en date symbolise les errements de la France, incapable depuis deux cycles de s'adapter physiquement, techniquement et tactiquement aux nations anglo-saxonnes. Et illustre la maîtrise du pays de Galles, façonné sur la même période par son sélectionneur néo-zélandais Warren Gatland et son adjoint, l'Anglais Shaun Edwards, prophète d'une défense haute et agressive. Deux techniciens qui ont permis au XV du Poireau de remporter 4 Tournois des six nations (2008, 2012, 2013, 2019) et que la Fédération française (FFR) a cherché à embaucher...
"Une autre compétition"
Edwards est toujours attendu à Marcoussis après le Mondial, mais en tant qu'adjoint de Fabien Galthié, venu à la rescousse du sélectionneur Jacques Brunel avant de lui succéder. Galthié aura quatre ans pour espérer faire triompher la France lors du Mondial-2023 à domicile, avec une génération de jeunes joueurs qui viennent d'être sacrés pour la deuxième année de suite champions du monde des moins de 20 ans. Mais les Bleus de 2019 peuvent lui faire gagner du temps.
"On rentre dans une autre compétition pour aller le plus loin possible et ressortir de ces matches avec l'esprit d'avoir tout donné", a avancé samedi le capitaine Guilhem Guirado, dont la carrière internationale s'achèvera, comme celle du doyen (33 ans) Louis Picamoles, en cas de revers.
Depuis leur arrivée au Japon, les Bleus ont affiché un optimisme constant malgré leurs prestations non abouties face aux Argentins (23-21), aux Américains et aux Tongiens (23-21).
Ils ont perdu 7 fois sur leurs 8 dernières confrontations avec l'équipe galloise? "Chaque match est différent", répond Guirado.
Trous d'air
"On a observé, on sait ce qu'il faut faire pour la désorganiser", assure le vice-capitaine Jefferson Poirot, selon lesquels les Bleus ont "travaillé sur des stratégies" pour ne plus connaître les mêmes trous d'air qu'en poule.
De "chassés", ils sont devenus "chasseurs", ajoute le pilier gauche, en référence au statut d'outsider qui avait tant souri au XV de France de 2011, passé tout près du titre en finale après avoir battu contre toute attente l'Angleterre (19-12) en quarts et... le pays de Galles en demi-finale (9-8).
L'arrière Maxime Médard est le seul survivant côté français et devra faire preuve de toute la lucidité possible face aux chandelles de son vis-à-vis Liam Williams et de l'ouvreur Dan Biggar. Côté gallois, ils sont encore cinq rescapés, dont le capitaine Alun Wyn Jones, qui a conduit ses troupes au Grand Chelem en mars et a été élu à 34 ans meilleur joueur du Tournoi des six nations. Mais tout cela ne comptera plus au coup d'envoi.
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