Une dizaine de trains spéciaux et plusieurs centaines de bus sont prévus pour acheminer vers la ville éternelle les partisans du chef de la Ligue (extrême droite) en provenance de toutes les régions de la péninsule.
Premier grand meeting national depuis qu'il a provoqué en plein coeur de l'été l'éclatement de la majorité que La Ligue formait avec le Mouvement 5 Etoiles (antisystème), ce rassemblement vise d'abord à contester la légitimité du nouveau gouvernement formé dans la foulée par les mêmes "Cinq Etoiles" et le Parti démocrate (PD, gauche).
En provoquant la chute de l'exécutif dont il était l'homme fort, et le ministre de l'Intérieur, M. Salvini espérait provoquer des élections législatives anticipées et prendre la tête du pays, avec les quelque 38% que lui donnaient les sondages à l'époque. Mais sa stratégie ayant échoué il a dû quitter le pouvoir.
Le parti du leader d'extrême droite navigue aujourd'hui entre 30% et 33% des intentions de vote et La Ligue reste le premier parti du pays, le M5S et le Parti démocrate oscillant chacun entre 18% et 20%.
"C'est ton tour, il y a une Italie à aimer et à protéger", annonce M. Salvini, 46 ans, dans un spot diffusé en ligne où il invite les Italiens à venir le rejoindre samedi après-midi à Rome pour une journée dite de "l'Orgueil italien".
Pour ses organisateurs, l'événement se veut aussi "l'acte fondateur d'un projet visant à élargir le parti à des forces différentes", en vu des prochaines échéances électorales.
Matteo Salvini mise sur un épuisement du nouveau gouvernement dirigé par Giuseppe Conte, qui penche désormais à gauche, et dont il martèle qu'il est "illégitime".
Le souverainiste fait campagne pour un retour aux urnes au plus tôt et en tout cas avant la fin de la législature prévue pour 2023.
Unir la droite
Alors que la majorité cherche à modifier la loi électorale pour contrer sa stratégie visant à prendre seul les rênes du pays, le Lombard cherche à unir sous sa houlette les partis de droite et d'extrême droite.
C'est pourquoi il a convié samedi l'ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi, 83 ans, chef de Forza Italia (droite), qui semble ouvert à une telle alliance, ainsi que l'autre parti d'extrême droite "Frères d'Italie", ces deux formations étant créditées chacune d'environ 8% des intentions de vote.
"Dans un pays normal, un gouvernement qui ne représente pas l'Italie n'aurait même pas vu le jour et nous aurions demandé aux Italiens de voter", a expliqué Matteo Salvini cette semaine dans la presse.
Accusant le gouvernement de faire "à nouveau de l'Italie le camp de réfugié de l'Europe", il vante la politique anti-migrants qu'il avait mise en place et qui interdisait notamment l'accès aux ports italiens aux navires ayant secouru des migrants en Méditerranée.
Outre ses ambitions nationales, Matteo Salvini s'est aussi fixé pour objectif d'offrir à son camp la ville Rome, aux mains des Cinq Etoiles depuis 2016.
Il a prévu de lancer ce samedi une pétition pour réclamer la démission de la maire de la capitale, Virginia Raggi, dont il attaque avec constance le bilan.
Elue triomphalement il y a trois ans, l'avocate de 41 ans est régulièrement critiquée par la presse et ses administrés pour ne pas avoir régler les maux chroniques de Rome que sont les transports publics défaillants ou la gestion calamiteuse des déchets.
A l'heure où Matteo Salvini galvanisera ses troupes, l'ancien chef du gouvernement Matteo Renzi, 44 ans, réunira les siennes dans son fief de Florence pour son rassemblement annuel La Leopolda, où il lancera son nouveau parti de Italia Viva.
Et même si les sondages ne lui accordent qu'un modeste 4%, celui qui a choisi de faire sécession avec le Parti democrate dans la foulée de la crise politique estivale entend bien peser lui aussi sur l'échiquier politique italien.
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