Un à un, le milliardaire républicain a balayé tous les arguments de ses nombreux détracteurs sur ce dossier, y compris au sein de son propre camp, faisant fi des grands axes de la politique américaine dans cette région du monde vis-à-vis de ses alliés comme de ses adversaires. Et martelé que son approche était "brillante d'un point de vue stratégique".
En se retirant abruptement de Syrie, Washington ne risque-t-il pas de laisser Moscou devenir un acteur encore plus omniprésent en Syrie ?
"Si la Russie aide à protéger les Kurdes, c'est une bonne chose, pas une mauvaise chose", répond-il.
L'influent sénateur républicain Lindsey Graham estime qu'il est en train de faire "la plus grande erreur de sa présidence"?
"Lindsey devrait se concentrer sur les démocrates-qui-ne-font-rien", rétorque-t-il, appelant l'élu avec lequel il joue régulièrement au golf à consacrer plus de temps à ses électeurs de Caroline du Sud qu'à la géopolitique du Moyen Orient.
"Nous n'avons pas besoin d'être engagés dans des guerres sans fin, nous ramenons nos soldats", martèle-t-il. "J'ai gagné l'élection sur cette base. Que ce soit bien ou mal, c'est comme ça!".
"Je suis prêt à parier - c'est mon instinct politique qui me le dit - que c'est ce que l'Amérique veut".
Et le président de prendre ses distances avec le conflit en cours entre la Turquie et les alliés kurdes de Washington en Syrie.
"Si la Turquie pénètre en Syrie, c'est une affaire entre la Turquie et la Syrie, ce n'est pas une affaire entre la Turquie et les Etats-Unis comme beaucoup de gens stupides voudraient vous le faire croire".
Les Kurdes ? "Pas des anges"
Un argument revient en boucle depuis quelques jours dans la bouche du 45e président américain: il est temps que d'autres pays - amis ou ennemis - prennent le relais dans la lutte contre les jihadistes de l'EI.
"Tout le monde déteste l'EI", martèle-t-il. "Pourquoi protéger la Syrie qui n'est pas un pays ami ? Pourquoi protéger leur territoire ?"
A ceux qui soulignent que les Etats-Unis ont une responsabilité particulière envers les Kurdes, qui se sont battus à leur côté contre les jihadistes du groupe EI, le locataire de la Maison Blanche rétorque qu'il ne faut pas trop s'inquiéter, et ne pas les idéaliser.
"Ce ne sont pas des anges, ce ne sont pas des anges", lance-t-il. "Les Kurdes savent se battre", ajoute-t-il affirmant même qu'ils "sont plus en sécurité aujourd'hui".
Puis, dans une sortie surprenante de la part d'un président américain, mais qui sera douce aux oreilles de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, il affirme que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une sanglante guérilla contre la Turquie depuis plusieurs décennies, est "probablement" une plus grande "menace terroriste" que le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Revendiquant haut et fort son choix de retrait des troupes, M. Trump a estimé cependant qu'il n'avait en rien donné à M. Erdogan son accord pour son offensive militaire dans le nord de la Syrie contre une milice kurde, qui se considère comme la branche syrienne du PKK.
"Je ne lui ai pas donné de feu vert. Quand vous dites ça, c'est très trompeur", affirme-t-il, sans cependant élaborer. "C'était l'inverse d'un feu vert. D'abord, nous n'avions quasiment pas de soldats là-bas. Ils étaient partis pour la plupart."
"Je ne vais pas m'impliquer dans une guerre entre la Turquie et la Syrie", martèle-t-il encore alors même que son vice-président Mike Pence s'apprête à partir pour Ankara pour tenter d'obtenir une "fin à l'invasion" turque et un "cessez-le-feu immédiat".
"Nous avons une situation dans laquelle la Turquie prend des territoires à la Syrie. La Syrie n'est pas contente. Laissons-les trouver une solution".
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Chez les Kurdes de Syrie, la peur d'être lâchés par Washington
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