L'audience s'est ouverte à 9H30 dans une salle du tribunal administratif de Rennes en présence du maire écologiste de Langouët Daniel Cueff et de plusieurs de ses soutiens, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le maire de ce village de 600 habitants proche de Rennes a pris le 18 mai un arrêté interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques "à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d'habitation ou professionnel".
Mais la préfecture avait obtenu la suspension de cet arrêté en référé au motif qu'un maire n'est pas compétent pour prendre des décisions sur l'utilisation de produits phytosanitaires, y compris au nom du principe de précaution, un pouvoir réservé à l'État.
Une centaine de sympathisants du maire étaient rassemblés devant le tribunal. "Les pesticides ça tue", pouvait-on lire sur l'une des pancartes.
"C'est important d'être là pour défendre la vie des habitants. Quelle que soit la décision, on restera soudé et unis", a déclaré le maire PCF de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) Patrice Leclerc.
Daniel Cueff est arrivé sous les vivats de ses soutiens.
"Nous sommes plusieurs maires ici avec nos écharpes, nous voulons faire avancer la République qui doit protéger les habitants des pesticides de synthèse. Merci de votre présence", a lancé l'édile breton à la foule.
Le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière (LFI) était aussi présent.
"Le tribunal administratif doit cette fois-ci juger sur le fond. Daniel Cueff a raison: le principe de précaution doit s'appliquer", a estimé M. Corbière. "On est ici pour dire à M. Cueff +on est à vos côtés+. On espère que cette victoire se traduise dans la loi", a ajouté le député.
Le 22 août, entre 700 et 1.000 sympathisants étaient venus soutenir le maire breton devant le tribunal. Le texte avait été suspendu le 27 août par le juge des référés.
L'arrêté de Langouët a lancé un large débat en France sur l'usage des pesticides. Plusieurs dizaines de communes avaient pris par la suite des arrêtés similaires, dont Paris et Lille.
Fin août, Emmanuel Macron avait assuré soutenir "dans ses intentions" ce maire breton, tout en rappelant la nécessité de respecter la loi.
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