"La Turquie envahit le Rojava (zone kurde autoproclamée autonome dans le nord-est de la Syrie, NDLR), l'Europe contemple" : plusieurs milliers de manifestants - plus de 20.000, selon les organisateurs, 4.000, selon la police - ont défilé à Paris, à l'appel du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F), a constaté une journaliste de l'AFP.
"Erdogan, terroriste !", "Rojava, résistance !", scandait la foule.
"La Turquie essaie de procéder à un nettoyage ethnique et à renforcer le jihadisme (...) pour mettre à genoux l'Occident; depuis le début de l'opération d'invasion de l'armée turque, des cellules dormantes de Daech (l'acronyme en arabe du groupe Etat islamique, NDLR) ont commis des attentats (...) c'est un risque majeur", a dit à l'AFP Agit Polat, le porte-parole du CDK-F.
Ce responsable a exhorté à des "sanctions concrètes" contre la Turquie : "fermer l'espace aérien syrien à l'aviation turque, sans quoi la Turquie ne cessera pas son opération" et "placer sous protection de l'ONU l'ensemble de la population civile du nord de la Syrie". "Il faut à tout prix qu'il y ait des sanctions économiques concrètes de l'Union européenne et des Etats-Unis vis-à-vis de la Turquie", a-t-il réclamé.
Anakara a déclenché mercredi une offensive dans le nord de la Syrie contre une milice kurde, deux jours après que les Etats-Unis ont retiré des militaires américains déployés dans certains secteurs du nord syrien juste à la frontière avec la Turquie.
Plusieurs parlementaires français issus de partis de gauche (gauche radicale, socialiste et écologiste) se sont succédé à une tribune à Paris pour dénoncer l'offensive turque.
A Marseille (sud-est de la France), plusieurs milliers de Kurdes (6.000 selon les manifestants, 1.500 selon la préfecture de police) ont défilé, a constaté l'AFP. "Il faut que l'Europe parle d'une seule voix. Il faut que la France défende les Kurdes", a jugé Deniz, 38 ans, originaire de Turquie. Le président turc Recep Tayyip "Erdogan est un dictateur... on le laisse faire car il fait du chantage à l'accueil des migrants avec l'Europe", a-t-il déploré.
"Cauchemar"
A Strasbourg (nord-est), entre 800 et 1.000 personnes, notamment présents en famille, ont manifesté dans le centre-ville et dans le calme. "Nous sommes Françaises mais nous sommes Kurdes aussi et nous soutenons notre peuple !", a lancé à l'AFP une lycéenne, scandant des slogans dans sa langue.
Des rassemblements ont également eu lieu à Lyon (centre-est) et à Bordeaux (sud-ouest), où plusieurs centaines de personnes ont dénoncé "l'agression militaire turque" et les "plans de nettoyage ethnique" d'Ankara dans le Kurdistan syrien. Les manifestants, dont beaucoup de femmes avec leurs enfants ayant pris place à la tête du cortège, ont scandé des slogans comme "Erdogan, assassin !".
A Lille (nord), environ 150 personnes ont manifesté, dont Stéphane, 57 ans, né en Turquie et d'origine kurde, qui dit vivre "un cauchemar" depuis le début de l'offensive. "On se sent complètement abandonné, on aimerait que ça s'arrête le plus vite possible, avec une pression des pays occidentaux", a déclaré à l'AFP cet homme arrivé en France il y a trente ans.
"C'est la honte pour tous les pays, l'Europe aurait dû arrêter la Turquie et arrêter d'envoyer des armes", a jugé de son côté Gunduz, 37 ans, également d'origine kurde, en France depuis 2012.
A Grenoble (sud-est), près de 350 personnes ont manifesté, scandant des slogans comme "Erdogan assassin", "Erdogan terroriste".
Le soutien aux Kurdes s'est également manifesté dans plusieurs autres pays européens samedi. En Allemagne, des manifestations ont réuni "des milliers de personnes" dans plusieurs villes, selon l'agence de presse DPA, qui a parlé de plus de 10.000 manifestants à Cologne et d'environ 4.000 à Francfort.
Des rassemblements similaires ont eu lieu samedi à Chypre, à Athènes, où se sont rassemblées 1.800 personnes, à Varsovie, à Bruxelles et à Stockholm, où ont manifesté quelque 5.000 personnes. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Zurich.
A La Haye, plusieurs centaines de ressortissants kurdes néerlandais se sont rassemblés dans le centre-ville avant de défiler dans les rues. La police a dû brièvement intervenir pour séparer plusieurs Néerlandais d'origine turque et des manifestants kurdes, a souligné la chaîne de télévision publique néerlandaise NOS.
Plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Budapest, plusieurs milliers à Vienne.
burx-lp/bds
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