Dès le matin, un groupe d'une trentaine d'activistes, certains vêtus de combinaisons blanches, ont aspergé de peinture noire le siège du groupe pétrolier et gazier Total dans le quartier d'affaires de La Défense, en banlieue parisienne, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ils ont collé des affiches et déployé des banderoles "Total pollue" lors d'une action d'une vingtaine de minutes sans violence ni intervention immédiate des forces de l'ordre. Six militants ont toutefois été placés "en garde à vue pour dégradations" après le rassemblement, selon un porte-parole d'Attac.
La gouache noire illustre "l'opacité de l'impunité derrière laquelle Total dissimule ses méfaits sociaux, fiscaux et environnementaux", selon Attac France.
"Ça fait maintenant des dizaines d'années que les multinationales ont pris un pouvoir disproportionné sur nos vies, notre futur, notre planète, à travers l'OMC (Organisation mondiale du commerce), à travers des droits qu'on leur a confiés et qui sont trop importants aujourd'hui", a expliqué à l'AFP Maxime Combes, un porte-parole d'Attac, qui fait partie des personnes en garde à vue.
"Ces droits leur donnent la capacité d'intervenir dans la production des lois, d'orienter vers des choix économiques et politiques pour l'ensemble de la société et notamment Total sur la question énergétique, Amazon sur la question de la surconsommation et les banques sur le fait qu'elles financent des choses qui sont rentables et pas forcément intéressantes", a-t-il poursuivi.
A Marseille, une soixantaine de militants s'en sont pris à une station Total du boulevard Sakakini, une grosse artère du centre-ville. Pendant que certains barraient l'accès à la station-service par des barrières et une chaîne humaine, d'autres ont entouré les pompes d'adhésif noir pour empêcher l'accès des véhicules.
"Total, totalement criminel, Total, fraudeur fiscal", ont scandé les militants pendant une vingtaine de minutes, parfois soutenus par des klaxons venant des voitures sur le boulevard.
A Lille, une cinquantaine de militants d'Attac, ANV Cop 21, Greenpeace et des Amis de la Terre ont déambulé samedi midi dans les rues, s'arrêtant devant des casiers Amazon, un magasin Apple et des agences BNP Paris et Société générale.
Les manifestants, derrière des banderoles "Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales" et "Apple, paye tes impôts", ont notamment appliqué l'empreinte de leurs mains enduites de blanc de Meudon sur les vitres du géant américain pour lui demander de montrer "patte blanche quant à sa fiscalité, qui est très opaque".
"Il était une fois une pomme/ qui ne payait pas d'impôts/pendant qu'on lui filait/des milliards d'euros", ont-ils chanté tout en distribuant des tracts aux passants devant l'enseigne du centre-ville, qui a fermé ses portes le temps du happening.
Le cortège, accompagné d'une fanfare, a également recouvert les casiers Amazon, en gare Lille-Flandres, de cartons où l'on pouvait lire "hors service" pour dénoncer une société qui "solde la planète".
Une poignée de manifestants, déguisés en Bob l'éponge, sont également entrés dans une agence de la Société Générale, "qui investit dans le gaz de schiste", "pour la nettoyer" symboliquement.
La journée de mobilisation de l'ONG - qui a selon elle mobilisé "des centaines de personnes" dans le pays - intervient avant l'ouverture lundi à Genève d'une session de négociations de l'ONU sur un projet de traité sur les multinationales et les droits humains.
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