La réunion aura au moins eu le mérite de rassembler tous les acteurs autour de la table, faute d'avoir rassuré les plus inquiets. Le vendredi 11 octobre 2019, autour de trois ministres, le préfet de Seine-Maritime a réuni tous les élus locaux et les représentants d'associations et de filières pour lancer le comité pour la transparence et le dialogue, après l'incendie de Lubrizol.
Un temps de parole
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire et Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture, ont pu réécouter longuement les bilans déjà dressés depuis des jours par les différents services de l'État dans la région. De leur part, beaucoup d'écoute mais peu de paroles. Élisabeth Borne a bien rappelé que le "principe de pollueur-payeur" s'appliquerait aux deux entreprises responsables de la pollution et Agnès Buzyn a concédé que "l'analyse des données montre un impact sanitaire réel mais modéré".
Cette grande table ronde a surtout permis à des élus de faire entendre publiquement leurs doléances. Par exemple, Charlotte Goujon, maire de Petit-Quevilly, a interpellé le préfet sur "les fumées blanches qui s'élèvent toujours au-dessus du site" et sur les craintes de ses habitants, qui ne savent pas s'ils doivent se mettre en sécurité lors de l'enlèvement des fûts endommagés. Sans réponse pour le moment, ces questions sont remises à une future réunion spécifique…
Des décisions encore attendues
Des agriculteurs aux professionnels de santé, les corporations qui sont en première ligne ont également pu renouveler leurs demandes. Des indemnisations rapides pour les premiers qui sont "à bout de souffle" en attendant les indemnisations pour les "40 à 50 millions d'euros de produits détruits". Des réponses claires pour les seconds, confrontés aux peurs de la population. "Les gens sont traumatisés et ils ne vont pas voir la cellule de crise. Ils viennent nous voir nous, les médecins et les pharmaciens. Et on manque d'éléments carrés à leur renvoyer", regrettait un représentant des médecins libéraux.
Attaqués par les députés communistes, Hubert Wulfranc et Sébastien Jumel, les dirigeants de Lubrizol et de Normandie logistique se sont défendus autant que possible. Interrogé par le préfet sur l'indemnisation des victimes, le président de Lubrizol a répondu par un laconique : "Oui, nous serons au rendez-vous". Sans annoncer de date ou de montant précis.
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