Deux détenus du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe près d'Alençon (Orne) ont été condamnés à des peines de prison, jeudi 10 octobre 2019, par le tribunal correctionnel d'Alençon.
Premier a être jugé : Franck Elong Abe, 33 ans, accusé de 14 faits d'incendies et de dégradations en juillet et août 2019 dans sa cellule. Après une courte déclaration dans le box des accusés, il a ensuite décidé de rester muet durant toute l'audience. Le procureur a souligné "une série estivale pour obtenir son transfert. Mais ce n'est pas Monsieur Elong Abe qui fait la loi à Condé-sur-Sarthe".
L'homme a participé à la guerre en Afghanistan, suite à quoi il a été incarcéré deux ans à la prison de Bagram, construite sur place par les Américains. En France, sa première incarcération remonte alors qu'il n'avait que 20 ans. Son casier judiciaire comporte désormais 16 mentions, dont une condamnation à neuf ans de prison pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Il était libérable en mai 2023, mais il a été reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés et condamné, ce 10 octobre 2019, à neuf mois de prison. Le procureur avait requis deux ans.
Le détenu refuse d'assister à son procès…
Second procès : celui de Franck Siegler, 52 ans. Il est un habitué du palais de justice d'Alençon. Pas plus tard qu'en septembre 2019, il y a été condamné à deux ans de prison pour des violences. Mais c'est une peine à perpétuité que purge ce détenu, particulièrement surveillé, qui est incarcéré depuis 1998, notamment pour plusieurs assassinats et une évasion de prison. On dénombre 20 mentions à son casier judiciaire. Jeudi 10 octobre, il est arrivé au tribunal, très encadré par les forces de l'ordre. Mais il a refusé d'assister à son procès, qui s'est donc tenu en son absence…
Franck Siegler était accusé de dégradations, d'incendies dans sa cellule. Lors de fouilles, il a été découvert une fois en possession d'un disque dur, d'une carte mère d'ordinateur, d'un DVD-Rom, et une autre fois en possession d'un téléphone portable. Mais surtout, il était accusé de menaces de mort sur plusieurs surveillants : "je vais te mettre un coup de lame pour te crever", ou encore après la prise d'otage de deux surveillants en mars 2019, il a fait l'apologie du terrorisme : "si ça avait été moi, je leur aurais tranché la gorge (ndlr : aux surveillants). Si je peux saigner du bleu, je vais saigner du bleu".
"J'ai pris perpétuité, donc je n'en ai rien à faire", paroles qu'a soulignées le procureur de la république, qui interroge : "qu'est-ce que vous voulez faire avec quelqu'un qui n'a plus de but ni d'attente dans la vie ? Se préparer à des exactions, c'est son seul projet !". Pour les faits qu'il avait commis en 2016, Franck Siegler a été condamné à six mois de prison. Auxquels s'ajoutent dix mois pour les faits commis sur la période 2018/2019.
En décembre 2019, Franck Siegler comparaîtra aux assises. Pour l'assassinat d'un codétenu perpétré à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), il encourt, à nouveau, la réclusion à perpétuité.
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