Deux semaines après l'incendie de Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), les dirigeants de l'entreprise Normandie logistique, fortement touchée par le feu, ont pris la parole publiquement, jeudi 10 octobre 2019.
Un incendie extérieur ?
"Nous avons fait une enquête interne et nous avons conclu que, compte tenu des alarmes qui se sont déclenchées, de la distance et de la rapidité de l'incendie, nous avons la conviction que l'incendie ne vient pas de chez nous", explique Sylvain Schmitt, le président de Normandie logistique. Ces déclarations interviennent alors que, dans le même temps, des perquisitions ont été menées dans les locaux de l'entreprise, ainsi qu'à Lubrizol.
Normandie logistique a vu la destruction d'environ 50 % de son site du quai de France à Rouen, qui est mitoyen sur 300 mètres avec l'usine Lubrizol. Un entrepôt a été totalement détruit et deux autres ont été partiellement touchés. À l'intérieur, il y avait "principalement des produits de Lubrizol, de Total et des gommes arabiques", soit un peu plus de 9 000 tonnes stockées.
Quels produits ont brûlé ?
"Nous savons ce qui a brûlé, en globalité, poursuit Sylvain Schmitt. Le seul problème que nous avons, c'est qu'en termes de précisions, et l'administration nous demande des chiffres précis, nous ne sommes pas en mesure de pénétrer dans les sites qui ont été endommagés pour réaliser un inventaire."
Malgré tout, l'entreprise s'est engagée à respecter les délais contraints par l'arrêté préfectoral. Normandie logistique transmettra, vendredi 11 octobre 2019, dans la matinée, le détail des produits qui ont brûlé. Sur les 9 000 tonnes, ce qui a brûlé, "c'est de l'ordre de la moitié du poids" total stocké, soit un peu plus de 4 000 tonnes. "On ne stocke pas de produit à la toxicité aiguë", assure le président de l'entreprise.
L'avenir du site
Le directeur général de Normandie logistique, Christian Boulocher, a rappelé que l'entreprise est une PME employant 500 personnes dans la région. Environ 120 employés sont affectés au site du quai de France et de Madagascar, situé à 100 mètres.
"Il faudra voir avec les experts si les bâtiments qui ont résisté au feu pourront continuer de rester ou devront être démolis. On se retrouvera ensuite sur un site complètement différent et se posera la question d'une reprise d'activité ou non", explique Christian Boulocher.
La sécurité en question
Une dernière interrogation se pose : comment Normandie logistique pouvait-elle être si proche d'une usine Seveso seuil haut sans dispositif de sécurité renforcé ? "Notre entreprise trouve ses origines sur ce site en 1923, puis on a construit des bâtiments jusque dans les années 60 et c'est progressivement que nous nous sommes trouvés voisins de Lubrizol", répond Christian Boulocher.
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