Pour ajouter à la confusion: des rumeurs non-vérifiées, des annonces sans suite, parfois contradictoires, font à chaque fois bouger les marchés.
Comme lors des rondes de tractations précédentes, c'est le représentant américain au Commerce extérieur, Robert Lighthizer, et le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, qui dirigeront les discussions avec une délégation chinoise emmenée par le vice-Premier ministre Liu He.
Ils doivent se parler jeudi et vendredi, après plusieurs jours de discussions préparatoires entre hauts-fonctionnaires dans la capitale américaine.
Rien d'officiel ne filtre de l'agenda et encore moins à propos de l'état actuel des négociations.
Lundi, en annonçant formellement la reprise des pourparlers, la Maison Blanche a semblé vouloir tuer dans l'oeuf les spéculations sur un accord beaucoup moins ambitieux que ce que les deux parties claironnaient encore au printemps.
L'administration Trump assure que tous les sujets seront sur la table: transfert forcé de technologie, droits de propriété intellectuelle, barrières non-tarifaires, agriculture et application des législations.
C'est cet accord large que Donald Trump souhaite toujours obtenir, après avoir déclenché, il y a un peu plus d'un an, une guerre commerciale qui fait sentir ses effets délétères sur l'ensemble de l'économie mondiale.
"Grand accord"
Le Fonds monétaire international (FMI) estime ainsi que l'affrontement à coups de tarifs douaniers entre la première et la seconde économie du monde va effacer 0,8% du PIB mondial d'ici 2020, soit l'équivalent de l'économie suisse.
La croissance de la planète "connaît désormais un ralentissement synchronisé", a déploré mardi la nouvelle dirigeante du FMI Kristalina Georgieva, pointant du doigt le commerce mondial, dont la croissance est tombée au point mort.
Les effets de la guerre commerciale sur l'économie américaine sont devenus tangibles, avec un secteur manufacturier en récession et la Banque centrale qui baisse ses taux pour accompagner le ralentissement.
Mais le président américain assure qu'un "grand accord" est atteignable. "Il y a vraiment une bonne chance d'un accord", a-t-il affirmé mercredi. Il a même assuré que la Chine était plus demandeuse d'un accord que Washington. "Ils veulent un accord. La question, c'est: est-ce que moi je veux un accord ?", a-t-il lancé.
Certains médias américains ont affirmé que les autorités chinoises avaient considérablement réduit le champ des contentieux qu'elles sont disposées à aborder cette semaine. Mais la Maison Blanche assure que tous les sujets seront abordés, y compris celui des subventions aux entreprises d'Etat chinoises, que Pékin ne souhaiterait plus discuter.
Sous tension
En quelques jours, l'atmosphère entre Washington et Pékin s'est très nettement détériorée mais cette fois-ci en-dehors de la sphère commerciale.
Vendredi, le tweet d'un dirigeant d'un club de la ligue professionnelle de basket, la NBA, en faveur des manifestants pro-démocratie à Hong Kong, a provoqué une réaction immédiate et brutale du pouvoir à Pékin.
L'annulation de retransmissions télévisées de matches, les critiques sévères du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères et les propos du patron de la NBA défendant la liberté d'expression ont remis de l'huile sur le feu.
La NBA est extrêmement populaire en Chine, qui représente un marché de plusieurs milliards de dollars pour la ligue.
Puis c'est Washington qui a, coup sur coup, mis des entreprises sur une liste noire des exportations et annoncé des restrictions de visas pour certains responsables chinois pour punir Pékin de son traitement de la minorité musulmane des Ouïghours.
Parmi les entreprises sanctionnées, s'inscrivent des figures de proue de la technologie chinoise comme la société spécialisée dans la vidéosurveillance Hikvision et les entreprises d'intelligence artificielle Megvii Technology et SenseTime.
Les négociations vont se tenir juste avant l'échéance du 15 octobre: à cette date, une nouvelle hausse de droits de douane portant sur 250 milliards de dollars de biens chinois pourrait entrer en vigueur.
En campagne pour sa réélection, Donald Trump a récemment assuré qu'il n'avait pas besoin d'un accord commercial avec Pékin avant le suffrage de novembre 2020.
Lorsqu'il a déclenché le bras de fer avec Pékin, il affirmait haut et fort que les guerres commerciales étaient "faciles à gagner".
A LIRE AUSSI.
Au bord de la rupture, Pékin et Washington espèrent sauver leur accord commercial
Trump remet la pression sur Pékin avant des négociations commerciales à haut risque
Donald Trump envisage un accord commercial avec Pékin "très bientôt"
Négociations commerciales avec Pékin: Washington veut "des progrès substantiels"
La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis est repartie
- accord commercial
- administration trump
- affrontements
- bras de fer
- chine
- commerce extérieur
- considérablement réduit
- Donald Trump
- droits de douane
- Économie américaine
- Économie mondiale
- guerre commerciale
- Hong Kong
- intelligence artificielle
- liberté d\'expression
- liu he
- minorités musulmanes
- Pékin
- récession
- reprise des pourparlers
- robert lighthizer
- tarif douanier
- Washington
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.