On s'attendait à une pluie de buts. Mais, porté par sa gardienne Oxana Zheleznyak, impériale malgré les deux buts encaissés, le Kazakhstan a offert une belle résistance à une France vraisemblablement encore fatiguée du long voyage, qui revenait à la compétition après "son" Mondial, et deux matches amicaux contre l'Espagne fin août, et l'Islande vendredi.
Est-ce le voyage de huit heures et plus de 5000 km qu'elles ont dû subir pour rallier Chymkent ? Le contrecoup du Mondial ? L'habitude perdue de ces longs déplacements, elles qui n'étaient plus sorties de France depuis mars 2018 ? Quoi qu'il en soit, et malgré les buts de Valérie Gauvin (56e), Eugénie Le Sommer (70e), et un dernier de la pépite parisienne Marie-Antoinette Katoto (89e), les Bleues ont servi un match froid.
Zheleznyak impériale
La défense de la 76e nation au classement Fifa, loin d'être sereine mais très basse, a fait le dos rond devant les déferlantes de la 4e nation mondiale, quart de finaliste de la dernière Coupe du monde, pendant toute la première période. Et surtout, elle s'est appuyée sur une Oxana Zheleznyak magistrale sur sa ligne.
Les Bleues ont insisté sur le couloir droit, sans succès, avant de multiplier les occasions sur coups de pied arrêtés. Mais rien à faire : à chaque fois, la portière kazakhe, s'est dressée comme gardienne du rideau kazakh.
Celle qui évolue au club local du Biik Kazygurk, et qui n'a pas les honneurs du grand stade de la ville (le Biik Kazygurk évolue sur un plus petit terrain chaque semaine, excentré du centre-ville) a parfaitement réussi son adaptation au Kazhymukan Munaytpasov, dont les 22.000 places étaient péniblement parsemées d'un petit millier de spectateurs, mardi soir.
A en dégoûter les attaquantes françaises : Valérie Gauvin a même dû calmer sa colère, après avoir vu une première tentative sortie par un arrêt réflexe de Zheleznyak (36e), puis par le poteau dans la foulée (37e). Et plus encore, sur ses têtes (41e), superbement détournée par la portière kazakhe pour la première, puis par la barre transversale pour la deuxième (48e).
Heureusement, Gauvin, décevante contre l'Islande à Nîmes quatre jours plus tôt, a été récompensée de toutes ses tentatives par un but (56e), en reprenant une tête de Wendie Renard qui a tapé la transversale.
Le retour de Princesse "Marie-Antoinette"
Au fin fond de l'ex-URSS, la reine de la soirée aurait dû être Eugénie Le Sommer : en inscrivant le deuxième but français (70e), l'avant-centre de Lyon, capitaine en l'absence d'Amandine Henry, s'est rapprochée à une petite unité du record de buts en équipe nationale détenu par Marinette Pichon (81).
Elle a même failli l'égaler à la 85e, en se jetant pour reprendre un ballon relâché par Zheleznyak. Mais elle aura une nouvelle chance lors du prochain match des Bleues contre la Serbie, dans un mois.
A sa place, on retiendra le retour de princesse "Marie-Antoinette" : écartée de l'équipe de France depuis sept mois, Katoto, la serial-buteuse du PSG, 20 ans et meilleure marqueuse du dernier championnat de France, a inscrit son deuxième but en Bleu pour sa sixième sélection.
Ce fut difficile, mais l'essentiel est là : les Bleues ont marqué trois fois et ont remporté leur premier match sur la longue route des qualifications qui doit les mener à l'Euro, en 2021 en Angleterre. Le premier d'un nouveau cycle, après la déception du Mondial.
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