Le Grenelle contre les violences conjugales a été lancé le 3 septembre 2019 par le Gouvernement français. Un seul numéro à retenir : le 3919, qui permet aux femmes victimes de violence d'obtenir de l'aide. D'ailleurs, depuis sa mise en place, 59 % des Français indiquent connaître ce numéro (contre 9 % avant le lancement du Grenelle), a indiqué la Secrétaire d'État chargée de l'égalité homme/femme, Marlène Schiappa.
150 femmes par an au S.A.A.S
Une circulaire en 2012 prévoyait déjà de mettre en place des structures de proximité dans chaque département. C'est le cas par exemple de l'association Itinéraires à Caen dans le Calvados. Ce service d'accueil et d'accompagnement social (S.A.A.S) est ouvert de 10 h à 16 h du lundi au vendredi, pour "accueillir, accompagner et héberger" les femmes en situation de précarité. Dans cet "accueil privilégié", comme l'a décrit Bruno Berthet, sous-préfet du Calvados, la plus jeune femme qui s'est présentée avait 18 ans ; la plus âgée, 75 ans.
Là-bas, pas question de bureau ou de questionnement très scolaire de la part des accompagnateurs sociaux. Le but est de permettre aux femmes, parfois accompagnées de leur enfant de se sentir en sécurité. "C'est une maison isolée des regards, chaleureuse et sécurisée avec interphone. Quand elles viennent ici, elles ont déjà franchi une étape", explique Véronique Barrois, chef de service du S.A.A.S, sans oublier qu'en moyenne, une victime met sept ans avant de partir du domicile.
Le suivi se fait également auprès des enfants, "ils sont tenus un peu à l'écart de ce qui se dit avec la maman. Les enfants ont tout vu, entendu et vécu depuis le début de la violence au domicile". Les auteurs des faits sont également accompagnés dans un centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). "Des groupes de parole sont organisés pour les faire réfléchir sur leurs actes, c'est important".
Un hébergement d'urgence 72 heures
Dans le cas d'un besoin urgent, les femmes ayant crainte de retourner au domicile peuvent profiter d'un protocole d'hébergement d'urgence 72 heures. Il permet à une femme battue par son conjoint de trouver refuge dans l'urgence, de nuit comme de jour, à Caen et à Lisieux. "C'est un moment de pause pour elles. C'est une mise à l'abri d'urgence pour gérer le moment de crise. L'idée est de bien gérer la sortie en se rapprochant de la famille ou des amies de la victime", poursuit-elle.
Pour certaines femmes étrangères, qui représentent une grosse partie des victimes, l'accompagnement peut se compliquer. Véronique Barrois s'en explique :
Véronique Barrois, chef de service au S.A.A.S
Du 1er janvier 2018 au 30 septembre 2019, la fréquentation du centre d'urgence de Caen a augmenté de 10 %. À Lisieux, elle a presque doublé, passant de 19 à 35 femmes en détresse venues obtenir de l'aide.
A LIRE AUSSI.
Le gouvernement lance son "Grenelle des violences conjugales", les associations vigilantes
Seine-Maritime : déjà 575 femmes victimes de violences conjugales en 2019
Calvados : le Grenelle contre les violences conjugales est lancé
Violences conjugales: le gouvernement annonce de premières mesures
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.