"La persistance de points chauds sur les sites concernés ne permettait pas jusqu'à présent de procéder aux constatations sur le terrain" où ont brûlé 5.253 tonnes de produits chimiques sur le seul site de l'usine, a expliqué le procureur de Paris dans un communiqué.
Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez avait indiqué jeudi qu'aucune piste, criminelle ou accidentelle, ne pouvait être exclue. "L'enquête permettra de le déterminer", avait-il dit sur Europe 1.
La société Lubrizol, qui se base sur "la vidéosurveillance et des témoins oculaires", a elle affirmé la semaine dernière que l'incendie avait vraisemblablement commencé à l'extérieur du site.
Les constatations de terrain qui commencent mardi "dureront plusieurs jours et visent à rechercher la zone de départ de l'incendie et à en expliquer son déclenchement", poursuit le communiqué du procureur de Paris, dont le pôle Santé publique a repris les investigations depuis une semaine, en raison notamment de la "complexité" des investigations et de l'ampleur du sinistre.
Les constatations "seront réalisées par 13 enquêteurs de la Gendarmerie nationale (dont 6 experts incendie)", notamment issus de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie.
Environ 130 plaintes ont été déposées à ce jour, "principalement du chef de mise en danger de la vie d'autrui", a précisé le procureur.
Dans le cadre de l'enquête, la police judiciaire locale a "d'ores et déjà réalisé 39 auditions et saisi plusieurs dizaines de vidéos, extraites des systèmes de vidéo-surveillance, qui sont en cours d'analyse".
Les policiers de l'Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique) ont pour leur part "délivré des réquisitions, procédé à des auditions de sachants (experts, ndlr) et collecté de nombreux documents aux fins d'exploitation", a ajouté le procureur.
Outre l'origine de l'incendie, de nombreuses questions demeurent sur les conséquences sanitaires et environnementales de la catastrophe.
Lubrizol produisant des lubrifiants pour automobile, les substances chimiques qui se sont dissipées dans l'air et sur les cultures de la région entraient dans la composition d'huiles moteurs.
La population continue à ce jour d'être incommodée par des odeurs marquées, tandis que les récoltes ont été interdites dans une centaine de communes.
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