Des dizaines de curieux collés contre les balustrades, des caméras de télévisions nationales orientées vers les moindres petits trous dans la palissade... Au petit matin, le jeudi 26 septembre 2019, personne n'était venu admirer les publicités vantant les mérites du futur écoquartier Flaubert, de ses projets d'habitations et de bureaux, sur la rive gauche de Rouen (Seine-Maritime). Tous n'avaient d'yeux que pour Lubrizol. Et pour cause, l'usine brûlait à seulement quelques centaines de mètres de cette butte de terre appelée à accueillir de nombreux immeubles.
Mettre sur pause pour mieux réfléchir ?
Avec le recul, une fois le choc en partie digéré, ce quartier en devenir est au centre de beaucoup de discussions. Faut-il mettre fin au projet, le continuer en l'état ou y apporter des modifications ? Les avis divergent. Les écologistes sont prêts à jouer le rôle de l'avocat de la défense pour ce long projet de réhabilitation d'une friche industrielle.
"Il y a des problèmes comme la proximité de la rocade, la pollution des terres ou le risque d'inondation en cas de crue importante, concède Cyrille Moreau, élu à la Métropole. Si Lubrizol n'était pas là, les autres difficultés seraient dépassables." Pour lui, ce quartier au centre de l'agglomération a du sens, notamment pour "éviter de consommer des terres agricoles en périphérie" pour installer des logements et des bureaux. "Dans l'idée, c'est plus à Lubrizol de partir", estime-t-il pour défendre le projet.
D'autres personnalités politiques préfèrent se donner le temps de la réflexion. "Il faut un moratoire sur le projet d'écoquartier Flaubert, assure Jean-Louis Louvel, candidat à la mairie de Rouen. Cela permettrait de suspendre le projet le temps de réunir tout le monde. Je suis favorable à tous les écoquartiers possibles, mais on ne peut pas prendre de risques tant que l'on ne sait pas quelles mesures de sécurité prendre."
À droite et au centre, Pascal Houbron, le maire de Bihorel, partage cet avis. Il estime que le quartier est nécessaire, mais pas à n'importe quel prix : "On ne peut pas continuer sous la forme actuelle, il faut prendre le temps de réfléchir. Est-ce qu'il y a la possibilité d'une protection, est-ce qu'il faut le déplacer un peu plus vers l'Ouest ? Il y a un certain nombre de questions qu'il faut se poser !"
Dès lors, un coup de frein, ponctuel ou définitif, sonnerait-il le glas de l'écoquartier Flaubert ? "Pas du tout, croit savoir Jean-Louis Louvel. J'ai discuté avec des promoteurs immobiliers qui m'ont dit que les préventes seront compliquées de toute façon, que l'on fasse un moratoire ou pas. Si au moins on prend le temps de la réflexion, ce sera plus rassurant à l'avenir !"
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