Les organisateurs, réunis au sein d'un collectif d'une vingtaine d'associations dont la Manif pour tous, ont donné rendez-vous à 13H00 près du Sénat, où une commission spéciale doit se pencher à partir du 15 octobre sur le projet de loi bioéthique.
Le cortège, qui doit suivre un court trajet jusqu'à la Tour Montparnasse, sera-t-il aussi fourni que lors des manifestations contre la loi Taubira en 2012-2013, qui avaient vu jusqu'à 340.000 personnes dans les rues selon la police - jusqu'à 1,4 million selon les organisateurs ?
"Le déroulement et l'ambiance de la manifestation sont aussi importants que son ampleur", selon la présidente de la Manif pour tous Ludovine de la Rochère, qui ne se risque pas à donner un chiffre de "réussite" de la mobilisation.
Son mouvement, ainsi que les autres poids lourd du collectif, telles que les Associations familiales catholiques (AFC) et Alliance Vita, ont en tous cas mis le paquet pour battre le rappel des troupes, avec plus de trois millions de tracts distribués, des murs tapissés d'affiches depuis des semaines, deux TGV spéciaux affrétés et plus d'une centaine de cars complets dans toute la France.
"Ce ne sera pas ridicule. Ce sera sans doute comparable aux chiffres de la première manifestation de 2012, autour de 100.000 personnes", pronostique Pascale Morinière, présidente des AFC.
Les opposants à la PMA tentent aussi, pour étoffer leurs rangs dimanche, de tirer profit du vote jeudi à l'Assemblée nationale d'un amendement automatisant la reconnaissance en France de la filiation sous forme d'adoption, entre un parent d'intention et un enfant conçu par GPA à l'étranger.
Le gouvernement, opposé à cet amendement, a aussitôt demandé une seconde délibération.
"Pour dire non à la GPA, il faut donc commencer par dire non à la +PMA sans père+", a souligné la Manif pour tous.
- "Sens du devoir" -
"Il est difficile d'anticiper ce qui va se passer dimanche, mais l'opinion est beaucoup moins crispée sur la PMA que sur le mariage", analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.
Selon le dernier sondage de l'institut en septembre, une très large majorité de Français soutient l'ouverture de la PMA aux femmes seules (68%) et aux lesbiennes (65%), un "niveau record".
Le contexte politique a aussi changé: "en 2013, descendre dans la rue, c'était aussi pour dire non à François Hollande et une politique jugée antifamille", rappelle M. Dabi.
Depuis, le clivage gauche-droite s'est "affadi" souligne le politologue.
Ainsi, les personnalités politiques de premier plan à droite, tels que le président du Sénat Gérard Larcher ou le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, qui s'affichaient en tête des cortèges lors des manifestations contre la loi Taubira, seront aux abonnés absents.
La Conférence des évêques a sans surprise adopté une position médiane et n'a pas donné pas la consigne aux catholiques de se rendre à la manifestation, tout en estimant par la voix de son président Eric de Moulins-Beaufort qu'il était de leur "devoir" de le faire "s'ils pensent que c'est un moyen utile pour se faire entendre".
"Ceux qui manifesteront iront plus par conviction morale, par un sens du devoir, pour dire leur désaccord, que pour faire reculer le gouvernement sur le projet de loi", analyse le sociologue Yann Raison du Cleuziou, auteur d'"Une contre-révolution catholique: aux origines de la Manif pour tous" (éd. Seuil).
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