Ils doivent entendre à huis clos au Congrès l'inspecteur général des services de renseignement, Michael Atkinson, qui a largement contribué à faire éclater l'affaire ukrainienne au grand jour.
C'est lui qui, en août, fut le premier à examiner le signalement transmis par un lanceur d'alerte membre de ses services à propos d'un échange téléphonique le mois précédent entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Donald Trump.
Jugeant ce signalement "crédible", il en a directement informé le Congrès avant que n'éclate une tempête politique à Washington.
Donald Trump est sous la menace d'une mise en accusation ("impeachment") parce qu'il a demandé à son homologue ukrainien de l'aider à rassembler des informations compromettantes sur Joe Biden, bien placé pour l'affronter dans la présidentielle de 2020.
Les démocrates l'accusent d'avoir abusé de son pouvoir à des fins électorales personnelles.
SMS diplomatiques
Pendant plus de huit heures, à huis clos également, trois commissions de la Chambre des représentants ont entendu jeudi au Congrès Kurt Volker, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Ukraine jusqu'à sa démission la semaine dernière.
Les présidents démocrates de ces trois commissions ont ensuite rendus publics des extraits de plusieurs SMS, dont un envoyé par M. Volker à un conseiller du président ukrainien juste avant le coup de téléphone controversé de M. Trump.
"Entendu de la Maison Blanche. Si président Z convainc Trump qu'il va enquêter, découvrir ce qui s'est passé en 2016, nous trouverons une date pour une visite à Washington. Bonne chance!"
Deux jours avant l'échange téléphonique entre les deux dirigeants, M. Volker a également envoyé un message à Gordon Sondland, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Union européenne, laissant entendre qu'il était important pour "Zelensky de dire qu'il aidera l'enquête".
"Perpétrer au grand jour de tels abus n'absout pas le président Trump de ses méfaits, ni de ses graves infractions à la Constitution", ont déclaré les responsables démocrates dans un communiqué commun.
Donald Trump, qui martèle depuis le début de l'affaire que son échange avec Volodymyr Zelensky n'avait rien de répréhensible, s'est encore défendu vendredi matin sur Twitter: "Le président ukrainien a clairement indiqué qu'il n'avait PAS été mis sous pression. Affaire classée!"
"Corruption"
"En tant que président, je suis dans l'obligation de mettre fin à la CORRUPTION, même si cela requiert de demander l'aide d'un ou de plusieurs pays étrangers", a encore argué le président américain.
"Cela n'a RIEN à voir avec la politique ou une campagne politique contre les Biden", a-t-il insisté. "Cela concerne leur corruption!"
Donald Trump accuse notamment Joe Biden, un des favoris des sondages dans la course démocrate à la Maison Blanche, d'avoir réclamé la tête d'un procureur ukrainien pour protéger son fils, Hunter, membre du comité de surveillance d'un groupe gazier ukrainien qui faisait l'objet d'une enquête.
Ulcéré par la menace d'une procédure de destitution, le milliardaire républicain, provocateur, a déclaré jeudi qu'il pourrait "assurément" demander au président chinois Xi Jinping d'enquêter aussi sur l'entourage de Joe Biden.
"La Chine devrait lancer une enquête sur les Biden parce que ce qui s'est passé en Chine est tout aussi grave que ce qui s'est passé en Ukraine", a-t-il lancé à des journalistes.
Hunter Biden, avocat et financier, a réalisé des investissements en Chine lorsque son père était vice-président de Barack Obama.
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