Jeudi dernier, le chef de l'Etat avait annulé ce rendez-vous au dernier moment en apprenant la mort de l'ancien président. Ce report imprévu a néanmoins permis à l'exécutif de déminer un peu plus ce sujet explosif, qui a déjà provoqué plusieurs journées de mobilisation.
Ainsi dimanche à Guidel (Morbihan), lors de l'université d'été du MoDem, le Premier ministre Edouard Philippe a publiquement approuvé plusieurs garde-fous énumérés à la tribune par le patron du MoDem François Bayrou. Des décisions déjà énoncées mais sur lesquelles il faut refaire de la pédagogie, selon Matignon.
Edouard Philippe a ainsi validé que la valeur du point de retraite serait gérée par une autorité indépendante où siègeraient aussi les syndicats. Que les bénéfices acquis seraient préservés, y compris pour les régimes spéciaux. Et que les fonds des régimes des professions libérales (médecins, avocats) ne serviraient pas à équilibrer l'ensemble du système.
Jeudi à 18h30, dans une salle des fêtes en plein centre de Rodez, debout, micro à la main, le chef de l'Etat lancera la "large consultation" qui doit s'étaler jusqu'à la fin de l'année sur cette réforme présentée comme la plus importante de la deuxième partie du quinquennat.
L'échange devrait durer au moins trois heures mais pourrait se prolonger bien au-delà, comme ceux du grand débat post-"gilets jaunes" qui avaient parfois dépassé les six heures.
Rodez puis Clermont
Avec Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire aux retraites qui vient d'entrer au gouvernement, le président répondra à 500 lecteurs des trois quotidiens du groupe La Dépêche (La Dépêche, Centre-Presse et Midi Libre).
Le modérateur, Olivier Biscaye, rédacteur en chef du Midi Libre, lui soumettra aussi des questions relayées par 20 titres de la presse quotidienne régionale (PQR) et des télévisions locales qui diffuseront en direct le débat.
Il s'agit d'"ancrer le débat au coeur des territoires", souligne l'Elysée. En Aveyron, le tiers de la population a plus de 60 ans.
Emmanuel Macron aura fort à faire pour convaincre de l'utilité et de l'équité de cette ambitieuse réforme qui vise à fusionner en un système unique par points les 42 régimes existants, à l'horizon 2025.
Le gouvernement fait face à un front commun d'opposition à la réforme. Outre les manifestations organisées par FO et la CGT en septembre, les avocats, médecins et pilotes se sont également mobilisés, et ce mercredi les policiers. La quasi-totalité des syndicats de la RATP ont annoncé une grève reconductible à partir du 5 décembre.
A Rodez également, des opposants ont prévu de se faire entendre dans la ville verrouillée par les forces de l'ordre. La CGT, France insoumise, FSU, l'Union des Gilets jaunes, le Parti de Gauche, le PCF et SUD notamment ont appelé à un rassemblement à 17H30.
Face à une telle méfiance, Emmanuel Macron a jugé utile de monter en première ligne. Il était déjà monté au créneau en septembre en déclarant préférer un allongement de la durée de cotisation à l'instauration d'un âge de départ recul à 64 ans pour tous.
Cet arbitrage, tout comme la valeur du point ou son mode de gestion restent à négocier.
Après Rodez, le chef de l'Etat enchaînera avec l'Auvergne en allant passer la soirée du vendredi à Clermont-Ferrand, pour les 100 ans du journal La Montagne. Il rencontrera des salariés du groupe et des chefs d'entreprise de la région et visitera une exposition sur les 100 ans de l'un des plus anciens quotidiens régionaux français.
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