Très agressif sur Twitter depuis son retour de New York jeudi, il a largement esquivé les questions sur le fond du dossier: la demande faite, par téléphone, à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky d'enquêter sur Joe Biden, qui pourrait être son adversaire en 2020.
"Les démocrates-qui-ne-font-rien devraient se concentrer sur notre pays, plutôt que de faire perdre à tout le monde du temps et de l'énergie sur des CONNERIES", a-t-il tweeté peu avant sa conférence de presse, prévue à 14H00 (18H00 GMT), dans les salons de la Maison Blanche.
Dimanche, le 45e président des Etats-Unis a cité un pasteur baptiste qui parlait de risques de "guerre civile". Lundi, il a suggéré d'arrêter un élu démocrate pour "trahison". Mardi, il dénoncé un "coup d'Etat" le visant.
"J'en arrive à la conclusion que ce qui est en train de se passer n'est pas un +impeachment+, c'est un COUP D'ETAT, visant à prendre le pouvoir du peuple, son vote, ses libertés, son deuxième amendement (de la Constitution), sa religion, son armée, son mur à la frontière, et les droits qui lui ont été donnés par Dieu en tant que citoyen des Etats-Unis d'Amérique!", a-t-il tempêté.
Même à l'échelle du style résolument provocateur de l'ancien homme d'affaires, ces propos ont suscité la stupeur à Washington.
Pour Richard Haass, président du Council on Foreign Relations, un cap a été franchi. Dénonçant des propos visant à "saper les institutions", il a jugé "troublant" que M. Trump et son entourage "qualifient une procédure de destitution de coup d'Etat alors même que la procédure est prévue dans la Constitution".
Déterminés à maintenir la pression, les démocrates du Congrès ont menacé mercredi de forcer la Maison Blanche à leur fournir des documents qu'ils réclament. Les parlementaires adresseront formellement à l'exécutif une injonction à livrer ces documents vendredi, s'il ne s'y plie pas volontairement d'ici là.
"On ne plaisante pas ici. Nous ne voulons pas que cela traîne pendant des mois et des mois, comme cela semble être la stratégie du gouvernement", a mis en garde le président démocrate de la puissante commission du Renseignement de la chambre basse, Adam Schiff.
Pour l'heure, le cercle rapproché du président semble déterminé à jouer la montre, son chef de la diplomatie, Mike Pompeo, et son avocat personnel, Rudy Giuliani, au coeur de ce dossier, refusant le calendrier que tentent de leur imposer les élus démocrates du Congrès.
- Poutine défend Trump -
Considéré comme un des membres les plus influents de l'administration Trump, M. Pompeo faisait partie des personnes ayant écouté l'appel avec M. Zelensky.
Interrogé sur cette affaire, lors d'une conférence de presse à Rome, le secrétaire d'Etat, qui a fait l'objet d'une injonction formelle de trois commissions du Congrès pour leur livrer des documents nécessaires à leur enquête, a laissé planer la doute.
"Nous remplirons bien sûr notre devoir constitutionnel (...) mais nous le ferons en cohérence avec les valeurs fondamentales du système américain", a-t-il répondu, évasif.
"Nous ne tolérerons pas que des individus sur la colline du Capitole intimident des employés du département d'Etat", a-t-il ajouté.
L'inspecteur général du département d'Etat rencontrera mercredi après-midi, à sa demande, des élus du Congrès, a indiqué à l'AFP une source parlementaire. Il devrait leur fournir des documents concernant l'Ukraine, selon des médias américains.
Donald Trump, qui assure que son échange téléphonique estival avec Volodymyr Zelensky n'avait rien de répréhensible, a reçu mercredi un soutien dont il se serait probablement bien passé: celui du président russe Vladimir Poutine.
"Je ne vois rien de compromettant dans la conversation entre Trump et Zelensky", a lancé ce dernier. "N'importe quel chef d'Etat aurait fait la même chose", a-t-il ajouté, estimant que les adversaires politiques du président américain utilisaient "n'importe quel prétexte" pour l'attaquer.
Interrogé sur le fait de savoir si la Russie comptait interférer dans l'élection présidentielle de 2020, comme elle l'a fait en 2016 selon les services de renseignement américains, M. Poutine a ironisé.
"Je vais vous confier un secret: oui! Nous allons le faire sans faute. Mais ne le dites à personne", a déclaré le président russe sous les applaudissements de la salle.
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