Amin Mahmoud et sa famille gardent un très mauvais souvenir de la Syrie, leur pays de naissance. Touchés par la guerre civile, ils fuient pour s'installer au Liban, pays voisin, en 2013. Or, le climat n'est pas meilleur. Ils décident alors de quitter le Moyen-Orient pour se rendre en Europe. C'est à Bayeux (Calvados) qu'ils trouvent un pied à terre en 2017.
Des traumatismes difficiles à oublier
De toute évidence, les premiers mois sont difficiles. "Je me souviens de tout comme si c'était hier. Un matin, je suis allé chercher un papier dans mon appartement, une explosion a touché le bâtiment. Ma femme a été brûlée et moi blessé à la main", explique, traumatisé, le père de famille. "On a fait beaucoup de cauchemars les premiers mois". Leur installation sur le sol calvadosien a été facilitée grâce à l'association Coallia.
Cette dernière leur offre un accès direct à un logement. "Elle nous a aussi aidés dans tout l'accompagnement administratif, la gestion de papiers…" reconnaît Amin. Mais à leur arrivée, c'est notamment la barrière de la langue qui a posé problème. Amin a alors pris des cours de français. "J'ai fait une formation de 200 heures de français obligatoires. J'essaie aussi de multiplier les actions bénévoles pour apprendre la langue aux contacts des autres".
"Je veux simplement travailler"
Ses enfants sont quant à eux scolarisés. Hussein, aîné de la fratrie, est entré en troisième en septembre 2019, Nour Aldin, 13 ans, a fait sa rentrée en cinquième et Douha, la dernière, en sixième. Leur adaptation a pris du temps. "Mon deuxième fils est épileptique. L'entourage au collège a eu du mal à accepter le traumatisme. Aujourd'hui ça va mieux, ils ont des amis".
Deux ans après leur installation, la famille d'Amin commence tout juste à se sentir mieux. Ils avancent, ils ont acheté une voiture cette année. La prochaine étape : trouver du travail. "Cela fait deux ans que je ne trouve pas de travail. Pôle emploi c'est compliqué", regrette-t-il, assis dans le canapé de son appartement. "Avant, je travaillais 18h par jour", explique ce coiffeur.
"Je ne peux pas rester à la maison et toucher le RSA, ce n'est pas logique. Même une mission bénévole ça me va, tant que j'occupe mes journées et que j'aide les autres". Une première mission bénévole lui a redonné le sourire au mois d'août au salon "Hair Tendance Bayeux", mais Amin veut plus : "je suis triste sans travail. Je veux aider ma famille avec mon argent, pas celui que l'on me donne grâce aux aides", conclut-il, déterminé à reconstruire définitivement sa vie.
Vous pouvez suivre la vie de la famille sur la page Facebook : journal intime d'une famille syrienne à Bayeux.
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