"Emploi, salaire, protection sociale - Imposons d'autres choix" : la banderole avait été fixée sur la grille, restée fermée, du siège de l'Adapéi de l'Orne. Un mouvement de grève, mardi après-midi 1er octobre 2019 à Alençon, avec le rassemblement de quelque 170 personnels venus des 27 établissements que compte dans l'Orne, cette association d'insertion de 1 100 personnes en situation de handicap.
Il s'agit là d'un énième épisode d'une situation compliquée depuis plusieurs années, entre présidence et direction de l'association d'une part, et le personnel d'autre part, après la dénonciation d'un accord d'entreprise de 1999 sur le passage aux 35 heures. Un accord de substitution a été refusé le 24 juillet 2019 par les syndicats, après 18 mois de négociations. À terme, cette dénonciation et le non-remplacement risquent d'impliquer la dépendance des personnels au seul Code du travail, avec une certaine austérité…
Inquiétude des personnels
Inquiétude, donc. Mais les personnels dénoncent aussi une pression mise sur les cadres de l'association, pression qui retombe sur le personnel. Le contexte conflictuel ne s'arrête pas là, puisque le délibéré du Tribunal de grande instance d'Alençon est attendu le 7 novembre 2019 quant à l'entrave, par le président de l'Adapéi, du bon fonctionnement des instances représentatives du personnel… Le contexte est donc très lourd. Sébastien Labbé, délégué CGT :
Sébastien Labbé
Le siège de l'Adapéi de l'Orne est resté fermé. - Eric Mas
La seule voie est celle de la discussion
De son côté, Thierry Mathieu, président de l'Adapéi de l'Orne, explique que "lors de négociations pour rééquilibrer les congés, l'Adapéi a proposé de financer la mutuelle et les tickets-restaurants du personnel. Un avantage de quelque 1 300 euros par an et par salarié, refusé par les syndicats. C'est aussi une centaine de salariés qui a bénéficié d'un accord sur les bas salaires en mai 2017".
La mobilisation syndicale se tient sous une pluie battante… - Eric Mas
"Je peux comprendre la réaction des organisations syndicales", explique Thierry Mathieu, "mais il ne faut pas perdre de vue que la politique que nous menons est une politique de redressement, avec des contraintes de financement et d'organisation, qui sont impactées par les politiques publiques. Il faut concilier la réalité économique au bon sens social. On est prêts à négocier, mais pour aller de l'avant. C'est difficile de discuter avec des gens qui ont une grenade dégoupillée dans la main". Thierry Mathieu :
Thierry Mathieu
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