Si entre jeudi et samedi, des milliers de personnes ont pu signer les registres de condoléances mis à disposition dans le hall de l'Elysée, c'est auprès de la dépouille de l'ancien chef de l'Etat (1995-2007) que les Français pourront se rendre, dimanche à partir de 14H00 à l'Hôtel des Invalides.
Cet hommage, en présence de sa famille, est lié à "la relation forte que Jacques Chirac entretenait avec les Français", a indiqué à l'AFP son gendre Frédéric Salat-Baroux.
Il est désormais considéré par les Français comme le meilleur président de la Ve République, à égalité avec Charles de Gaulle, selon un sondage Ifop publié dans le Journal du dimanche.
Son cercueil sera installé à l'entrée de la cathédrale Saint-Louis des Invalides et des milliers de personnes sont attendues.
Une journée de deuil national suivra lundi. Un service solennel présidé par M. Macron sera rendu à 12H00 en l'église Saint-Sulpice à Paris.
L'assistance sera à la mesure de l'afflux de messages parvenus du monde entier depuis jeudi midi: parmi la trentaine de chefs d'Etat, seront présents le président russe Vladimir Poutine, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, les présidents allemand Frank-Walter Steinmeier, italien Sergio Mattarella et congolais Denis Sassou Nguesso, le Premier ministre belge Charles Michel, ou encore les Premiers ministres libanais Saad Hariri et hongrois Viktor Orban.
Parmi les ex-dirigeants du temps de Jacques Chirac viendront l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, l'ancien Premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero et l'ancien président sénégalais Abdou Diouf. Certains invités resteront au déjeuner prévu ensuite à l'Elysée.
"Une page se tourne"
La classe politique française devrait également être largement représentée, jusqu'à la présidente du RN Marine Le Pen, qui a annoncé samedi sa venue, elle dont le père avait fait de Jacques Chirac un "ennemi".
Une minute de silence sera en outre observée lundi à 15H00 dans les administrations et les écoles.
Un hommage particulier sera également rendu à l'ex-président le week-end des 5 et 6 octobre en Corrèze, sa terre d'élection.
Samedi à 20H00, l'Elysée a fermé ses portes après trois jours d'accueil du public, qui a signé des registres de condoléances. Plusieurs visiteurs ont confié à l'AFP leur émotion de voir partir une figure qui aura marqué leur vie d'une manière ou d'une autre, au long de quatre décennies de vie politique.
Député, maire de Paris, plusieurs fois ministre et Premier ministre puis deux fois élu président de la République: "il nous a vus grandir", a résumé Anne, 27 ans. "C'est une page qui se tourne", a abondé Christine, 60 ans, venue saluer la mémoire d'un homme "volontaire", "qui a gravi tous les échelons", avec un "côté humain énorme".
Les registres seront disponibles aux Invalides dimanche à partir de 14H00. Les Français pourront rendre un dernier hommage lundi à Jacques Chirac sur le trajet du convoi funéraire jusqu'à l'église Saint-Sulpice.
Evolutions parfois sinueuses
L'ex-chef de l'Etat, malade depuis de longues années, s'est éteint "très paisiblement, sans souffrir" et entouré des siens jeudi matin à son domicile, rue de Tournon dans VIe arrondissement de Paris. Selon le souhait de son épouse Bernadette, Jacques Chirac sera inhumé au cimetière du Montparnasse dans le caveau où repose déjà leur fille aînée Laurence, décédée en 2016.
Avec Jacques Chirac disparaît l'un des principaux acteurs à droite de la vie politique française, depuis la fin des années 60 jusqu'au milieu des années 2000. Signe de la persistance de l'émotion nationale, 48 heures après sa mort, la plupart des chaînes d'information, radios et journaux ont continué à consacrer une large part de leur contenu à la vie et l'héritage de Jacques Chirac.
Au fil d'évolutions parfois sinueuses, il a conservé pour constantes un rejet intransigeant de l'extrême droite, le souci de la cohésion nationale, l'approche gaulliste du rôle international de la France, vue comme une puissance d'équilibre devant parler à tous.
Mais les hommages n'omettaient pas la face sombre du personnage, de la relative maigreur de ses 12 années de présidence à sa condamnation en 2011 pour une affaire d'emplois fictifs à la mairie de Paris, première sanction au pénal pour un ancien chef de l'Etat.
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