"Nous n'avons pas invités les gilets jaunes. On regrette cette récupération", a indiqué à l'AFP Tommy Vaudecrane, président de Technopol, l'association historique de défense des musiques électroniques qui a créé la Techno Parade en 1998 avec le soutien de l'ex-ministre de la Culture Jack Lang.
"Grève, blocage, Macron dégage", "Tout le monde déteste la police" ou "La rue est à tout le monde", scandaient les "gilets jaunes", ralentissant le cortège de "teufeurs" et refusant de quitter leurs gilets. Au grand dam, selon les organisateurs, de la famille et des proches de Steve Caniço.
Vitrine annuelle des musiques et cultures électroniques, le défilé de la 21e Techno Parade a rassemblé 300.000 participants, selon les organisateurs, du quai François Mitterrand, près du Louvre, à la place d'Italie. Plus revendicatif que jamais, il avait pour mot d'ordre "Dansons pour Steve" en hommage au "teufeur" nantais de 24 ans retrouvé noyé dans la Loire.
En témoigne la banderole de tête portant le nom de Steve accompagné de dessins de CRS utilisant des gaz lacrymogène et des pancartes "justice pour Steve".
Dénonçant une "crispation" contre les musiques électroniques avec plusieurs fermetures administratives récentes d'établissements, tous les acteurs de ce courant musical s'étaient regroupés cette année "contre la discrimination et l'incompréhension dont souffrent les musiques électroniques". Une fédération de promotion et de défense des musiques électroniques pourrait être créée dans la foulée de la Techno Parade.
"Relâcher la pression"
Dans un message diffusé par plusieurs chars, des acteurs des musiques électroniques ont estimé "qu'il est grand temps que l'Etat fasse la paix avec le monde des musiques électroniques et, de fait, avec sa jeunesse".
De son côté, Jack Lang, présent dès le début de l'évènement "ne veut pas imaginer que l'on assiste à un retour en arrière mais il y a une sorte de peur lancinante qui resurgit".
"Il faut rétablir un climat de respect et de confiance et demander aux différentes autorités de se comporter avec beaucoup d'ouverture d'esprit avec les festivals et les clubs", a estimé l'ancien ministre de la Culture.
Pour Anne Hidalgo, maire de Paris, qui a visité plusieurs chars, "il faut relâcher la pression". "Il faut que la confiance se rétablisse. Entretenir une pression avec une suspicion permanente comme cela a été le cas il y a dix ans, n'est pas une pratique efficace".
"Il faut un dialogue nécessaire et fructueux avec les responsables de clubs qui sont pour la grande majorité des gens très responsables", a ajouté la maire de Paris évoquant de récentes fermetures administratives contre les principales discothèques électro de la capitale.
Dix chars et leurs sound-systems participaient à la marche, dont ceux de la Sacem, institution chargée de la répartition des droits d'auteurs pour la musique, et pour la première fois de l'Institut du Monde arabe présidé par Jack Lang.
Plusieurs stars de l'électro, parmi 200 Djs, étaient aux commandes des platines aux rythmes des différents courants de la musique techno: House, Trance ou Drum'n'Bass.
Après quinze ans d'absence, le boss de la techno hardcore, Manu Le Malin, a mixé sur le « sound system » du char de Technopol, accompagné de Boombass, moitié du duo Cassius, qui a rendu hommage à Philippe Zdar, disparu en juin, avec le tube phare du duo, « I Love You So », l'une des pépites de la France Touch électro.
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