"C'est une page qui se tourne", soupire Christine, 60 ans, venue rendre hommage à un homme "volontaire", "qui a gravi tous les échelons", avec un "côté humain énorme". A ses côtés, son fils Jean-Baptiste, 29 ans, appuie lui aussi sur le lien affectif: "Il ressemblait un peu à mon papy!"
Samedi, environ 500 personnes avaient été comptabilisées peu avant midi pour venir signer les registres de condoléances installés à l'Elysée, après 2.600 vendredi et 700 jeudi soir, a-t-on indiqué à l'Elysée. Au total entre 500 et 600 feuillets ont été remplis.
Jacobson, franco-congolais qui habite Neuilly, s'est habillé avec un soin particulier pour l'occasion: costume trois pièces bleu et blanc, cravate assortie, chapeau de feutre et lunettes de soleil... "les Congolais sont des +sapeurs+ (amoureux des beaux vêtements, NDLR), et Chirac aussi, il était élégant, un politique, un playboy..."
"C'est grâce à lui que je suis devenu français", dit-il, en serrant dans sa main une sacoche contenant toutes les lettres que l'ancien président lui avait envoyées, en réponse à ses cartes de voeux.
Les registres, installés sur une table de verre sous le portrait de l'ancien président, pourront être signés jusqu'à 20H00 samedi au palais présidentiel. Ils seront ensuite transférés aux Invalides où ils seront disponibles dimanche à partir de 14H00, selon l'Elysée.
"Une sorte de roi"
Thibaud, 23 ans, essaiera de se rendre aux Invalides dimanche, moment-clé de l'hommage populaire rendu à l'ex-chef de l'Etat, avant la journée de deuil national prévue lundi, avec une cérémonie à Saint Sulpice et une minute de silence dans les écoles et les administrations.
"Quand j'étais petit, c'était une sorte de roi. J'étais fan, et puis il y avait sa marionnette aussi" aux Guignols, se souvient-il avec nostalgie: "Il avait un côté humain que tous n'ont pas en politique aujourd'hui".
"Ce n'était pas quelqu'un de parfait mais c'est pour ça que je l'aime autant", ajoute le jeune homme, étudiant dans l'humanitaire, et qui se définit comme "ni de droite, ni de gauche, ce qui était un peu son cas aussi".
"Il nous a vu grandir", s'exclame Anne, 27 ans, venue avec sa soeur jumelle Hélène, qui tenait à écrire quelque mots dans le registre pour lui "dire merci". Selon elle, "tout le monde aurait voulu le connaître personnellement".
Renato, franco-italien de 39 ans qui garde surtout le souvenir de l'opposition de Jacques Chirac à la guerre en Irak, a tenu à amener sa fille de 9 ans pour "lui faire comprendre ce que c'est que la transmission, l'histoire". "Et je suis contente de voir l'Elysée", glisse la fillette en manteau rose.
Certains, dans la file, se montrent toutefois plus critiques. "Ce n'était pas un transformateur, il n'a pas mené de grandes réformes. Mais c'était un bon communicant", assène François, 56 ans, pour qui Jacques Chirac était "sans doute mieux comme maire (de Paris) que comme président".
Cet ancien chef d'entreprise reconnaît qu'il y a un "paradoxe" à venir signer les registres. Mais, dit-il, "c'est important d'être là car Jacques Chirac est une personnalité qui a laissé une trace".
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