C'était l'un des "gros" dossiers de la session plénière du Conseil départemental de l'Orne, vendredi 27 septembre 2019, et sans doute le plus médiatique. Le Conseil départemental a voté, à l'unanimité, le retour de la limitation de vitesse à 90km/h sur les routes départementales de l'Orne. Au-delà de cette annonce, il faut lire entre les lignes : ce n'est pas demain matin que les automobilistes vont pouvoir rouler moins lentement…
"La baisse de la limitation de vitesse à 80km/h n'a pas empêché d'avoir trois morts de plus et douze accidents de plus sur les routes de l'Orne en 2018", a commenté Christophe de Balorre, président du Conseil départemental de l'Orne, en ouverture de l'examen de ce dossier. "On me fait part de l'incompréhension des usagers. De plus, les limitations à 70km/h dans la traversée des bourgs ou aux carrefours dangereux sont moins respectées et les dépassements de poids lourds deviennent plus dangereux".
Encore de très nombreux obstacles
Le Conseil départemental prévoit de repasser quelque 2 400km de route à 90km/h : "les plus importantes des routes départementales, les plus petites resteront à 80". Mais, précise Christophe de Balorre, ce changement est prévu sans respecter les critères nationaux (dix kilomètres sans carrefour, largeur des accotements, etc.), "sinon dans l'Orne, nous ne pourrions passer à 90… que les routes qui sont déjà à 110 !"
Le président s'empresse d'ajouter que, "chaque conducteur doit adapter sa vitesse aux circonstances, je fais confiance aux Ornais. La sécurité reste la priorité des conseillers départementaux". Prudente, la minorité départementale a expliqué qu'elle craignait une grande désillusion chez les automobilistes ornais car la loi mobilité n'est pas encore votée. Elle a également souligné le coût de ce retour à 90, et demandé le retrait de ce dossier de l'ordre du jour de cette session départementale, avant de finalement décider de ne pas prendre part au vote. Ce retrait permet l'unanimité affichée par le département, malgré cette opposition. Frédéric Léveillé, président du groupe socialiste et républicain au Conseil départemental de l'Orne :
Frédéric Léveillé
"La raison de la baisse à 80 était-elle la sécurité routière ou la nécessité de remplir les caisses de l'État ?", a interrogé Guy Monhée, président de la Commission départementale en charge des routes, lors du débat. Le département de l'Orne se précipite-t-il trop sur ce médiatique dossier ? La réponse de son président Christophe de Balorre :
Christophe de Balorre
Au-delà de l'unanimité du vote de ce vendredi, il faut désormais attendre, notamment la promulgation de la loi mobilité, pas avant novembre 2019, en seconde lecture à l'Assemblée Nationale. Ensuite, pour chaque tronçon concerné, le département devra solliciter l'avis de la Commission départementale de sécurité routière, présidée par la préfète de l'Orne. Interrogée par Tendance Ouest, la préfecture précise qu'elle n'a, à ce jour, reçu aucune consigne nationale à ce sujet. En cas d'avis favorable de cette commission, le département devra prendre un arrêté de police de la circulation pour chaque tronçon concerné, avant de pouvoir, enfin, changer les panneaux. Les automobilistes pourront alors rouler, de nouveau, à 90km/h…
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