Que contiennent nos poubelles ? C'est la question à laquelle le Syndicat pour la valorisation et l'élimination des déchets de l'agglomération Caennaise (Syvedac), situé à Colombelles (Calvados), a voulu répondre, en lançant, en août 2019, une étude de caractérisation. Les premiers résultats ont été donnés ce mercredi 25 septembre 2019.
Satisfaits du tri du verre
Sur les 103 communes couvertes par le Syvedac, on trouve en moyenne dans un bac d'ordures ménagères ("bacs gris") 20 kg de gaspillage alimentaire, un tiers de déchets pouvant être compostés, presque un tiers de déchets recyclables ou de consignes de tri ainsi qu'un quart de déchets résiduels, seuls déchets que l'on devrait trouver dans ce genre de bac. Cette "photographie" permet de révéler que le tri du verre est globalement bien géré par les citoyens, bien que, parmi les 267 kg de détritus ménagers jeté par un habitant par an, on en retrouve neuf kilogrammes.
Composition d'une poubelle de type "bac gris". - Syvedac
Un bilan mitigé pour Nicolas Joyau, vice-président du Syvedac :
"On constate des progrès sur le flux du verre"
Afin d'améliorer le tri, les dirigeants misent sur deux leviers : l'amélioration des techniques au sein même de l'usine du Syvedac et le changement d'état d'esprit du consommateur. Dans ce cadre, les pouvoirs publics peuvent jouer un rôle. "Les emballages en verre sont bien triés car une campagne de communication spécifique a été faite sur le recyclage". Faut-il alors prévoir une action de prévention pour chaque type de déchets ? Pas sûr que le ménage s'y retrouve…
Une baisse de 4,5 % des ordures ménagères d'ici 2022
Cette étude avait pour but de mesurer les quantités de déchets qui ne devraient plus se retrouver à l'incinération au Syvedac. Selon Nicolas Joyau, "le premier geste de tri est celui de l'habitant. À partir du moment où on met du papier ou une bouteille dans la poubelle grise, le tout sera incinéré car la benne dépose directement les poubelles dans la fosse puis vers l'incinérateur".
"Le problème du tri c'est qu'il faut trois voire quatre poubelles dans la cuisine", rétorque un ménage.
Les industriels jouent aussi un rôle, comme l'indique Olivier Paz, directeur du Syvedac :
"Les industriels créent des produits avec trop d'emballages"
Pour tenter de passer un cap, le Syvedac se lance des objectifs très ambitieux. D'ici 2022, il souhaite diminuer le tonnage des ordures ménagères de 4,5 %. "On touche ici au geste de tri", indique Nicolas Joyau. "L'autre axe concerne l'acte d'achat et le gaspillage alimentaire". Il espère une baisse de 7 % du tonnage des déchets ménagers et assimilés.
Afin d'y parvenir, plusieurs actions ont déjà été mises en place courant 2019, comme des ateliers de psychologie sociale, en partenariat avec l'Université de Caen. Autre initiative : le dispositif Toutenvélo, à Caen, qui permet de collecter deux fois par semaine les déchets chez les restaurateurs. Un pavillon de compostage sur la Presqu'île a également ouvert ses portes en février 2019. Cela ne suffit pas au Syvedac, qui aspire à mettre en place des expérimentations de collecte de biodéchets en porte à porte, un accompagnement auprès des scolaires sur le gaspillage, ou encore l'embauche de services civiques, pour sensibiliser la population aux emballages recyclables.
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