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Trump a demandé à Kiev d'enquêter sur Biden mais nie toute "pression"

Donald Trump a bien demandé à son homologue ukrainien d'enquêter sur son rival politique Joe Biden, selon la transcription rendue publique mercredi d'un appel téléphonique entre les deux dirigeants qui a décidé les démocrates à lancer une procédure de destitution contre le président.

Trump a demandé à Kiev d'enquêter sur Biden mais nie toute "pression"
Le président américain Donald Trump, photographié lors d'un déjeuner en marge de la conférence générale de l'ONU mardi à New York - SAUL LOEB [AFP]

Très en colère au lendemain de l'annonce démocrate qui a sonné comme un coup de tonnerre à Washington, Donald Trump a répété qu'il n'avait pas exercé "la moindre pression" sur Volodymyr Zelensky et s'est redit victime de "la plus grande chasse aux sorcières de l'histoire américaine".

Les médias ont présenté leur échange téléphonique du 25 juillet comme "sorti tout droit de l'enfer", a-t-il assuré en marge de l'Assemblée genérale de l'ONU à New York. Or la transcription démontre, selon lui, qu'il s'agissait d'un "échange anodin".

Le document, rédigé sur la base de notes, confirme pourtant qu'il a demandé à son interlocuteur d'enquêter sur l'un des deux favoris de la primaire démocrate, Joe Biden.

"On parle beaucoup du fils de Biden et du fait que Biden ait arrêté l'enquête et beaucoup de gens veulent en savoir plus sur le sujet, donc cela serait formidable si vous pouviez vous pencher dessus", dit-il à Volodymyr Zelensky.

Donald Trump propose à son homologue ukrainien de travailler en coopération avec son avocat Rudy Giuliani, "un homme très respecté" et avec le ministre américain de la Justice Bill Barr et précise que les deux juristes vont se mettre en contact avec lui prochainement.

Ombre

Le locataire de la Maison Blanche accuse, sans preuve, Joe Biden d'avoir réclamé le limogeage du procureur général ukrainien pour protéger les intérêts de son fils Hunter qui a travaillé à partir de 2014 au sein d'un groupe gazier ukrainien.

Les démocrates y voient une tentative de salir le potentiel grand rival de Donald Trump lors de la présidentielle de 2020.

A quelques 400 jours du scrutin, ils ont lancé mardi la première étape de la mise en accusation solennelle du président, une procédure rare et explosive qui a peu de chances d'aboutir à sa destitution, mais projette une ombre sur sa campagne de réélection.

Ils le soupçonnent d'avoir gelé une aide de près de 400 millions de dollars destinée à Kiev pour forcer le président ukrainien à l'aider. Dans l'échange entre les deux hommes, M. Trump ne mentionne pas cette aide et ne propose explicitement aucune contre-partie.

Mercredi après-midi, les deux dirigeants doivent se retrouver à New York et s'exprimer publiquement côte-à-côte.

De leur côté, les élus démocrates de la Chambre des représentants tentent de sécuriser l'audition d'un lanceur d'alerte, membre de la communauté du renseignement, à l'origine du scandale. Ils doivent également entendre jeudi le directeur du renseignement national, Joseph Maguire, qui avait refusé de leur transmettre son signalement.

"Positif"

Leur but ? Réunir le maximum d'informations pour étayer leur dossier de mise en accusation ("impeachment" en anglais) avant de passer au vote en séance plénière à la chambre basse du Congrès.

Compte-tenu de la majorité démocrate dans cette enceinte, il est probable que Donald Trump soit mis en accusation, ce qui n'est arrivé qu'à deux de ses prédécesseurs.

Le Sénat, où les républicains restent majoritaires, devra ensuite conduire le "procès" du président et rendre son verdict à une majorité des deux-tiers.

Pour que le milliardaire new-yorkais soit destitué, les démocrates devraient convaincre 20 sénateurs républicains, ce qui paraît hautement improbable à ce stade.

L'un d'eux, le modéré Mitt Romney, a jugé mercredi que l'échange entre MM. Trump et Zelensky était "profondément préoccupant", mais qu'il attendait d'en savoir plus pour arrêter son jugement.

Se montrer trop pugnace pourrait se retourner contre les démocrates. Donald Trump a estimé mardi qu'une mise en accusation aurait un effet "positif" sur sa campagne.

Pour cette raison, la chef des démocrates au Congrès Nancy Pelosi a freiné pendant des mois les appels des élus les plus progressistes à lancer la procédure de destitution sur la base des conclusions de la tentaculaire enquête russe.

L'habile stratège craignait que les électeurs ne sanctionnent en 2020 un parti qui passerait trop de temps à cibler le républicain, plutôt qu'à parler des sujets qui les préoccupent profondément, comme l'économie et la santé.

"Mais "non, on ne peut pas demander de l'aide à un gouvernement étranger poru gagner une élection, ce n'est pas bien", a-t-elle tweeté mercredi pour justifier son basculement.

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