En humiliant les Italiens, vice-champions olympiques de Rio-2016, 3 à 0 (25-16, 27-25, 25-14) mardi soir à Nantes, les Bleus ont gagné le droit de jouer dans l'arène porte-bonheur où les handballeurs (Mondiaux-2001 et 2017) et les handballeuses (Euro-2018) ont déjà été sacrés.
"Ça m'évoque quoi? 12.000 personnes pour la capacité, du bruit, la capitale. J'espère qu'on va masser beaucoup de personnes et qu'on va frapper un bon coup", résume Julien Lyneel, attaquant-réceptionneur des Bleus en feu depuis les premiers points de l'Euro, chez lui à Montpellier.
Ce dernier carré était l'objectif minimum que la bande à Ngapeth s'était fixé afin de faire avancer sa discipline dans le cœur du public. Le volley a fort à faire pour exister en France, un pays où la réussite des autres sports de balle - foot, hand, basket - est presque unique au monde. L'occasion ne se présentant que toutes les trois ou quatre décennies (dernier Mondial en France en 1986, dernier Euro en 1979), il ne fallait pas la manquer.
Appétit grandissant
"C'est bien d'organiser, mais ça donne beaucoup de responsabilités. Et c'est vrai qu'il y a un énorme poids", sourit le sélectionneur Laurent Tillie, qui s'en serait voulu de passer à côté de cette possibilité de briller à la maison, lui qui a connu la déception d'une sixième place au Mondial-1986 en France.
Au fur et à mesure de l'Euro, avec les rencontres remportées haut la main face à la Bulgarie (3-0 au 1er tour) et à deux reprises contre l'Italie (3-1 au 1er tour et 3-0 en quart), cet objectif de voir Bercy s'est transformé en un simple point de passage.
"Encore un match et c'est la médaille, encore deux et c'est la plus belle. On va aller à Bercy et tout faire pour la remporter", a lancé après le quart de finale la star de l'équipe, Earvin Ngapeth.
Sur le niveau de jeu proposé, les Français partiront avec un léger avantage sur la Serbie, qui a bataillé jusqu'au tie-break pour se défaire des Ukrainiens en quarts de finale, quand les Français célébraient avec leur public la victoire sur l'Italie.
Pour une sixième finale
A domicile, ils partiront à la quête d'une sixième finale européenne. Seule la dernière a été gagnée, en 2015, en Bulgarie, avec un groupe en grande partie identique à celui de cette année (Ngapeth, Benjamin Toniutti, Kevin Le Roux, Jenia Grebennikov, etc).
Après trois échecs aux JO-2016 (9e), à l'Euro-2017 (9e) et au Mondial-2018 (7e), les joueurs de Laurent Tillie ont retrouvé leur défense de fer, emmenée par son libéro de génie, Jénia Grebennikov.
Ils peuvent compter sur un groupe dense, où chaque entrée en jeu d'un remplaçant peut être décisive: contre l'Italie, Thibault Rossard est arrivé en fin de deuxième set pour servir et sauver une balle de set italienne. Julien Lyneel a parfaitement rempli son rôle après la blessure de Kevin Tillie sur un sauvetage spectaculaire.
Les Bleus possèdent surtout avec Stephen Boyer un "pointu" qui a pris une dimension exceptionnelle pendant ce tournoi, à 23 ans, à l'attaque et au service. On ne peut pas s'empêcher d'imaginer ce que pourrait donner le duo Ngapeth-Boyer face au bombardier cubain de la Pologne Wilfredo Leon dimanche dans la finale idéale.
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