Malgré le plaidoyer plein de colère de la jeune militante suédoise Greta Thunberg, invitée à la tribune des Nations unies, le sommet climat de lundi à New York n'a pas suscité l'impulsion recherchée par les défenseurs du climat.
"Des millions de personnes dans les rues vendredi ont montré clairement qu'ils n'accepteraient plus l'apathie, les excuses et l'inaction des dirigeants mondiaux, faibles et incapables de résister au pouvoir de l'industrie des énergies fossiles", a commenté Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace International.
Certains espèrent malgré tout que le nouveau rapport spécial des experts climat de l'ONU (Giec) -qui devrait être tout aussi alarmant que les deux précédents sur l'objectif de limiter le réchauffement à +1,5°C et sur l'utilisation des terres- soit un moteur pour agir.
"Les gouvernements doivent savoir que les promesses qu'ils transforment en actions peuvent vraiment faire une différence. Ça peut être un investissement pour l'avenir", a déclaré à l'AFP Stephen Cornelius, de WWF, qui participait comme observateur à la session du Giec à Monaco.
Les scientifiques et diplomates des 195 Etats membres du Giec ont adopté mardi matin après cinq jours de débats et une dernière session marathon de 27 heures la synthèse de ce rapport de 900 pages, dont le contenu sera dévoilé seulement ce mercredi à 9H00 GMT. Il leur aura fallu une dernière nuit blanche pour surmonter les objections de l'Arabie saoudite... premier exportateur mondial de pétrole.
Les océans, qui couvrent plus de 80% de la surface du globe, ont absorbé environ un quart des émissions de gaz à effet de serre générés par l'Homme. Avec des conséquences palpables: hausse de la température de la mer, acidification, perte d'oxygène.
Des modifications si importantes qu'elles entraînent des impacts en cascade sur les écosystèmes dont dépend l'Homme pour sa protection et sa nourriture.
Des solutions dans les océans
Des calottes glaciaires aux glaciers, en passant par la banquise et le permafrost, les zones gelées de la planète ne sont pas non plus épargnées par les impacts ravageurs du réchauffement.
La montée des eaux liée au rétrécissement des calottes de l'Antarctique et du Groenland va menacer de nombreuses régions côtières, des petits Etats insulaires aux grandes métropoles comme New York ou Shanghai, en passant par les deltas du Gange ou du Mékong.
Avec ou sans mesures d'adaptation (constructions de digues...), le déplacement de certaines communautés pourraient être, à terme, inéluctable, même si le monde parvient à limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, objectif minimum de l'accord de Paris.
Aujourd'hui, avec seulement +1°C de réchauffement, les impacts se font déjà lourdement sentir, des tempêtes aux inondations, en passant par les sécheresses et les canicules meurtrières.
Les engagements actuels des Etats à réduire leurs émissions de CO2, s'ils étaient respectés, conduiraient à un monde à +3°C.
Face à ce dérèglement climatique, les océans peuvent offrir des solutions, notamment par le développement des énergies marines renouvelables.
Selon un rapport publié cette semaine par le Groupe de haut niveau pour une économie marine durable, qui rassemble des Etats comme l'Australie ou le Chili, l'action climatique basée sur l'océan pourrait permettre jusqu'à un cinquième des réductions d'émissions de CO2 nécessaires d'ici 2050 pour limiter le réchauffement à +1,5°C.
"Associé aux réductions d'émissions liées aux activités sur terre, cela montre que les actions pour le climat basées sur l'océan pourraient fournir une bouée de sauvetage pour les économies, les ressources alimentaires, les communautés côtières et la vie marine en première ligne face aux impacts climatiques", a commenté la Première ministre norvégienne Erna Solberg, co-présidente du Groupe.
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