Les Bleus sont au repos forcé après un seul petit match, gagné samedi contre l'Argentine (23-21), contraints de patienter jusqu'en milieu voire fin de semaine prochaine avant de croiser de nouveau le fer.
"Ca fait un peu bizarre. On a l'impression que c'est un arrêt brutal par rapport à ce qu'on a vécu avant. Mais je pense qu'on va remettre un peu d'intensité (à l'entraînement) cette semaine: on a l'occasion de le faire avec le temps qu'il nous reste", reconnaissait lundi Arthur Iturria.
Le deuxième ligne a vu juste: le responsable de la préparation physique Thibault Giroud a concocté quatre séances intenses cette semaine (mardi, mercredi, vendredi et samedi), entrecoupées d'un jour de repos. Les quatre seules "où on peut vraiment travailler en intensité jusqu'à la fin de la phase de poules" le 12 octobre contre l'Angleterre, explique-t-il.
Question compositions d'équipes, les 31 joueurs, y compris donc sans doute le dernier arrivé (mardi), Pierre-Louis Barassi (remplaçant de Wesley Fofana blessé), devraient avoir du temps de jeu.
"Deux équipes vont se préparer"
Ils seront rapidement fixés sur leur sort: "deux équipes vont se préparer pour jouer les deux matches en quatre jours" expliquait ainsi samedi soir l'entraîneur des arrières, Jean-Baptiste Elissalde.
En 2015, les Bleus avait déjà joué deux matches dans ce laps de temps, contre l'Italie puis la Roumanie. Mais huit jours s'étaient ensuite écoulés avant leur match suivant, soit deux de plus que lors de cette édition, sans compter que l'adversaire est d'un tout autre calibre: l'Angleterre a remplacé le Canada...
La contrainte pour le staff, outre le fait de disposer d'un groupe fermé (31 joueurs seulement, contrairement en club, où des Espoirs peuvent venir donner un coup de main), de maintenir cohésion et automatismes pour ces deux rencontres où la victoire est doivent impérative, de préférence avec le point de bonus offensif.
Impossible a priori, donc, d'envoyer une équipe "bis" face aux rugueux Tongiens pour préserver au maximum les vainqueurs de l'Argentine en vue du "Crunch" face aux Anglais, le 12 octobre, avec comme enjeu probable la première place de la poule. Mais a contrario, il faudra garder des forces vives face aux Anglais...
Casse-tête en vue donc pour l'encadrement, dont les choix dicteront le travail des préparateurs physiques.
"Si des mecs ne sont pas dans le premier XV de départ mais dans le deuxième, la programmation sera différente car tu auras plus de temps (pour les faire travailler), explique Giroud. Inversement, pour ceux qui font le premier (match) mais pas le deuxième, tu penses déjà à l'après" face aux Anglais.
"Par contre ce qui va être dur, c'est pour les mecs qui vont être obligés de doubler" les rencontres face aux Etats-Unis et aux Tonga, souligne Giroud. Il y en aura forcément, surtout devant: le XV de France dispose seulement de deux piliers gauches, quatre deuxièmes ligne ou six troisièmes ligne, même si les polyvalences devraient être d'un précieux secours.
Vaste éventail de possibilités
Aucun joueur ne disputera deux fois 80 minutes en quatre jours -- "impossible à ce niveau-là" selon Giroud -- mais l'éventail des possibilités est vaste, le staff pouvant jouer sur le statut (titulaire ou remplaçant) et le temps de jeu.
Surtout, le sélectionneur Jacques Brunel et son staff devront ajuster, contre les Tonga, le temps de jeu des joueurs réalisant le "doublé" en fonction de la rencontre face aux Américains.
Ils ne pourront tout prévoir avant: par exemple, si le match face aux Américains a été très rude, alors les joueurs pourront moins donner face aux Tonga. Et seront donc amenés à rester moins de temps sur le terrain.
La physionomie du match va également jouer: si l'écart est créé rapidement, alors ils pourront faire sortir précocement des joueurs qui enchaîneront. Inversement, si les Bleus doivent cravacher en deuxième période pour se défaire des Américains...
Reste une dernière donnée, encore plus impossible à anticiper: les éventuelles blessures.
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