"On parle d'agriphobie aujourd'hui, c'est-à-dire la peur de l'agriculture". Les syndicats agricoles majoritaires, la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles de Normandie (FRSEA) et les Jeunes agriculteurs (JA), ainsi que la Chambre régionale d'agriculture (Cran) se sont rassemblés à Caen (Calvados) hier, lundi 23 septembre 2019, pour débattre sur l'utilisation des produits phytosanitaires dans leur pratique. L'Anses recommande des zones de non-traitement à 3,5 et à 10 m des habitations. Selon les paysans normands, le problème n'est pas là.
Traiter à la tombée de la nuit
À Sébastien Windsor, président de la Cran, de se justifier : "il faut traiter tôt le matin ou tard le soir, quand le vent est calme".
La première solution est de traiter lorsque le vent est calme
Prendre en compte les conditions météorologiques oblige parfois à reporter la pulvérisation, ce plusieurs jours de suite, dans le but de maximiser l'efficacité du produit, de réduire les doses et, par conséquent, de réduire les risques de dérives.
"De la démagogie en vue des municipales"
Plusieurs maires en Normandie, comme celui d'Épron (Calvados) ou celui de Saint-Éloi-de-Fourques (Eure), ont pris des arrêtés interdisant l'utilisation de produits phytosanitaires à 150 m des habitations. "Les maires veulent faire du buzz. Soit parce qu'ils sont militants, soit parce qu'ils n'écoutent pas les organismes de santé. C'est de la démagogie électorale", indique Arnold Puech d'Allisac, président de la FRSEA Normandie, avant que Sébastien Windsor ne soit plus catégorique : "Demander le zéro absolu, ce n'est pas possible ! Dans ce cas il faut supprimer le liquide vaisselle !"
"Les zones de non-traitement ne sont pas une réponse"
Une consultation du public sur l'usage des "phytos" est lancée jusqu'au 1er octobre.
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Pulvériser tôt le matin ou tard le soir : les riverains des champs sont-ils plus immunisés à ces heures ?
Interdire les traitements chimiques et dangereux auprès des habitations, écoles... n'est pas de l'agrophobie, c'est simplement une mesure de santé publique, au pire on pourrait appeler cela de la phytophobie !
On le sait tous maintenant, les produits phytosanitaires sont un poison pour l'environnement et les humains. L'interdiction des traitements aux abords des constructions sera peut-être un moyen pour les agriculteurs de s'interroger sur leurs pratiques et leur impact sur la nature et la santé (dont la leur !) et peut-être d'engager une conversion au bio ou à des pratiques plus raisonnées.