L'industrie du textile est l'une des plus polluantes au monde. Au milieu d'une bataille d'ego entre les grandes marques qui se partagent le marché de la mode, des entreprises et associations se développent en France pour favoriser la réutilisation des vêtements. À Caen (Calvados), la Chiffo, boutique solidaire créée en 1994 a, par exemple, montré la voie à suivre. "Il y a 80 bornes de collecte de textile dans Caen et agglomération mais on récupère aussi par du don de gré à gré en boutique et le porte à porte", explique Christine Juillet, gérante de la boutique solidaire La Chiffo, qui vient tout juste d'ouvrir sa seconde boutique à Hérouville-Saint-Clair.
"Il faut aimer chiner"
Du mobilier, des livres, de la vaisselle, des bibelots… La Chiffo récupère tout, hormis la literie et l'électroménager. Le recyclage est une priorité. "Chaque vêtement passe entre six paires de mains. On pré-trie, lave, repasse, code, répare avant de mettre en vente".
"On a des clients fidèles. Il y a des gens qui viennent car ils aiment fouiller et trouver des pépites. Le prix va dépendre de trois critères : la marque, la tendance, l'état d'usure", poursuit-elle.
A la Chiffo, trois vêtements pour bébé coûtent 1€. - Léa Quinio
Le bon compromis pour ceux ayant un pouvoir d'achat limité mais aussi pour ceux qui sont sensibles aux questions du développement durable. "On veut fournir de la seconde main de qualité. On peut donner deux à trois vies à un objet". Éviter la surconsommation, c'est ce qui a d'ailleurs poussé Liliana Lucet à ouvrir son magasin Bricadabrac ce vendredi 27 septembre 2019. Il s'agit d'un véritable vide-greniers autonome.
Réutilisables à moindre coût
"Au moment d'avoir mon deuxième enfant, j'allais sur leboncoin, vinted ou en vide-greniers mais ça prenait un temps fou ! Je me suis sentie concernée et j'ai décidé de lancer le concept à Caen". Gérante de la neuvième boutique de cette franchise en France, elle est persuadée que cela touche toutes les générations.
Anne-Sophie, Davy et Liliana (gérante) sont salariés de Bricadabrac. - Léa Quinio
"Que l'on soit étudiant, jeune parent, séparé, en retraite ou en déménagement, on a tous besoin de se débarrasser d'objets ou de vêtements. Aujourd'hui on achète une table, deux ans après on n'en veut plus". Les Normands se lassent, mais les Normands sont aussi friands des bonnes affaires.
Jules Figard a lancé la friperie "Fripe à la mode de Caen". "Je veux redonner une seconde vie" à ces vêtements des années 90. Même concept pour Charles Mesnildrey et Clément Goubon qui eux, ont joué la carte du e-commerce. Pas de boutique physique mais du recyclage sur Internet… de maillots de foot. "On récupère des maillots auprès des grossistes et on vérifie l'authenticité du produit. L'idée est vraiment de donner une seconde vie aux maillots car quand on a plus envie de le porter, ils peuvent remémorer des souvenirs. C'est mieux que de les jeter".
Au total, ce sont 2 500 maillots qu'ils ont en stock, du manches longues au maillot des reds de 1980. Qui pour dénicher LE maillot collector sur The Football Market ?
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