Les associations –ACRO, Crilan, Greenpeace et le Crepan– tirent la sonnette d'alarme sur la gestion des déchets radioactifs dans la Hague, à l'occasion du débat public national sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) qui a commencé le 17 avril 2019 et qui va se clôturer le 25 septembre 2019.
Les associations dénoncent entre autres, la gestion du Centre de stockage de la Manche (CSM), ouvert en 1969 sur la commune de la Hague, sur une zone extrêmement humide. Le site de 15 hectares qui a recueilli 527 225 m3 de colis de déchets jusqu'en 1994 a ensuite été recouvert jusqu'en 1997 par une couverture "multicouches" selon les termes de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui gère le site depuis 1979.
Certains ouvrages auraient été démantelés, mais d'autres sont encore enterrés, recouvert par du béton et régulièrement inondés. Les associations craignent que ces fûts métalliques finissent par rouiller et donc, s'affaisser.
Les ruisseaux en danger
Depuis sa fermeture, du tritium (hydrogène radioactif) continue de couler vers la nappe phréatique mais aussi vers les ruisseaux situés à proximité comme celui de la Sainte-Hélène et du Grand-Bel, dont le cours d'eau aboutit à la mer située à quelques kilomètres. Le risque, à terme, est que d'autres substances radioactives bien plus dangereuses suivent son parcours.
"Le tritium est un élément traceur et s'il continue à sortir du centre, ça veut dire qu'il y a d'autres radioéléments comme le plutonium et des éléments chimiques comme le plomb et le mercure qui vont un jour aussi finir par sortir de la nappe phréatique et polluer les ruisseaux et ce qu'il y a autour", explique Guy Vastel, membre de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO), qui réalise des prélèvements mensuellement dans ces ruisseaux depuis 20 ans. Écoutez-le :
Guy Vastel
Pour les anti-nucléaires, l'Andra minimise les conséquences de ces fuites sur l'environnement. Dans un rapport de 2017, elle juge que le niveau de tritium se "stabilise" sur le centre de stockage de la Manche (CSM). Voici les valeurs moyennes que l'Andra aurait relevées : 2 520 Bq/l de tritium dans la nappe, 313 Bq/l dans le Grand-Bel et 25 Bq/l dans la Sainte-Hélène. Or, les associations soulignent que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime à 100 Bq/l le seuil d'alerte.
Une conférence ouverte à tous
L'ACRO, le Crilan, Greenpeace et le Crepan ont demandé la reprise du site et le reconditionnement des déchets, mais aussi la décontamination des nappes phréatiques, lors du débat national dans lequel les représentants se sont entretenus avec la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) qui dépend du ministère de la Transition écologique, et avec l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Écoutez Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire chez Greenpeace France, sur le problème des déchets radioactifs :
Yannick Rousselet
Ces associations vous convient à une conférence-débat jeudi 26 septembre 2019 pour échanger sur les questions de la gestion et du stockage des matières et déchets radioactifs en Normandie et sur les conclusions de ce grand débat.
Conférence-débat, jeudi 26 septembre 2019 à 20 heures, salle Montecot, place des Justes à Cherbourg avec le Crilan, le Crepan-FNE, Greenpeace et l'ACRO.
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