Le dirigeant socialiste qui avait remporté les élections du 28 avril avec seulement 123 sièges sur 350, a accusé les conservateurs du Parti populaire, les libéraux de Ciudadanos et les radicaux de gauche de Podemos de l'avoir empêché de former un gouvernement.
Il a dû reconnaître mardi soir qu'il était incapable de rassembler les voix nécessaires à obtenir la confiance de la chambre. Aucun autre parti n'étant en mesure de le faire, le parlement sera dissous automatiquement et de nouvelles élections convoquées pour le 10 novembre, les quatrièmes en quatre ans.
"J'espère que les Espagnols donneront une majorité plus large au Parti socialiste pour que vous ne soyez plus en mesure de bloquer la formation d'un gouvernement dont l'Espagne a besoin", a-t-il lancé devant les députés à l'adresse de ses adversaires.
Il faut un gouvernement stable pour affronter les défis du ralentissement de l'économie mondiale, de la sortie du Royaume Uni de l'Union européenne et de l'indépendantisme catalan dont les leaders attendent dans les prochaines semaines la sentence de la Cour suprême pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017, a-t-il souligné.
Electeurs exaspérés
Mais "le pari de Sanchez est très risqué. La grande inconnue du scrutin sera la participation parce que les gens en ont marre" et vont être difficiles à mobiliser, a estimé la politologue Cristina Monge, de l'université de Saragosse.
"Les gens en ont marre de nous, et c'est normal", a reconnu le député indépendantiste catalan Gabriel Rufian dans les couloirs de la chambre des députés.
Patronat et syndicat ont déjà manifesté leur indignation devant le blocage politique.
"L'échec collectif des politiques nuit aux investissements, à l'emploi et aux exportations", a déclaré le président de la confédération patronale CEOE Antonio Garamendi dans une interview à la radio.
Unai Sordo, secrétaire général du syndicat Commissions Ouvrières, a dénoncé "l'irresponsabilité" des politiques. Quant au chef du syndicat UGT, Pepe Alvarez, il a regretté que la gauche ait "perdu une occasion en or" mais estimé que le pire qui puisse arriver au pays serait une baisse de la participation électorale, qui nuit traditionnellement à la gauche.
Pedro Sanchez a tenté sans succès en juillet de former un gouvernement de coalition avec Podemos mais la gauche radicale a jugé les portefeuilles proposés insuffisants.
Il lui a ensuite proposé un simple programme commun mais Podemos a insisté pour entrer au gouvernement, ce dont les socialistes n'ont plus voulu entendre parler.
Echange de reproches
Pedro Sanchez a donc rejeté la responsabilité de son échec à la fois sur Podemos et sur la droite à laquelle il demandait de s'abstenir lors d'un vote de confiance pour le laisser gouverner en minorité.
Le chef du Parti Populaire, Pablo Casado, lui a reproché de ne pas avoir essayé sérieusement de former une coalition de gouvernement. En fait, a-t-il dit, "vous vouliez retourner aux urnes depuis le début et vous avez trompé les Espagnols pendant cinq mois".
De toutes façons, une entente avec Podemos, avec qui les socialistes ne parvenaient pas à la majorité absolue, aurait laissé Pedro Sanchez à la merci des partis nationalistes basques et indépendantistes catalans pour obtenir la confiance de la chambre.
Les sondages prédisent une nouvelle victoire des socialistes mais toujours sans la majorité absolue. Toutefois "les enquêtes ne permettent pas de mesurer la démobilisation ni la frustration des électeurs", avertit Berta Barbet, chercheuse à l'Université autonome de Barcelone.
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