M. Zambrano avait été arrêté le 8 mai dans le cadre d'une opération spectaculaire comprenant l'utilisation d'une grue pour l'emporter, accusé avec 14 autres députés d'avoir soutenu la tentative avortée de soulèvement militaire contre le pouvoir socialiste le 30 avril menée par M. Guaido, président du Parlement.
Edgar Zambrano est sorti de Fuerte Tiuna, principal complexe pénitencier de Caracas, et a été accueilli par des politiques et des proches, a constaté l'AFP. C'est un autre député, Timoteo Zambrano, qui avait annoncé cette libération.
"Mon emprisonnement était injuste, en violation de l'immunité parlementaire, des droits humains", a dit le député de 64 ans, à peine élargi, dans sa première déclaration à des journalistes.
L'opposant, qui devra pointer tous les trente jours au tribunal et est interdit de quitter le pays, a également annoncé qu'à partir de mercredi, 58 autres prisonniers pour motifs politiques seraient libérés, sans préciser leurs noms.
L'opposition divisée ?
Sa libération s'est faite "à la suite d'accords partiels conclus entre le gouvernement vénézuélien et des secteurs de l'opposition nationale", selon un communiqué publié sur Twitter par Tarek William Saab, le procureur général de la Cour suprême de justice (TSJ), réputée proche du camp Maduro.
Juan Guaido, autoproclamé président par intérim du Venezuela en janvier et reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, a estimé que la libération de son N.2 n'était "pas une gentillesse de la dictature", mais "un succès de ceux qui ne se rendent pas".
La libération de M. Zambrano a été l'objet d'un accord entre le gouvernement Maduro et un groupe de partis minoritaires, avec lesquels le président socialiste a entamé des pourparlers afin de résoudre la grave crise politique et économique.
"J'espère que demain (mercredi) ou cette semaine nous aurons d'autres (libérations). Je suis optimiste parce que Maduro a consenti à cette demande que nous lui avons faite dans le dialogue", a déclaré un dirigeant de l'opposition, Claudio Fermin.
Le pacte a été signé au lendemain des propos tenus par Juan Guaido selon lesquels le dialogue que ses représentants tenaient avec le camp Maduro sous l'égide de la Norvège était "épuisé".
L'opposant a qualifié mardi cet accord de "bouclier", lors d'une session au cours de laquelle l'Assemblée législative l'a confirmé comme président du pays jusqu'à la "cessation de l'usurpation" de M. Maduro.
"Monnaie d'échange"
M. Guaido a répété que la "dictature" avait abandonné les négociations en raison de son refus d'organiser une élection présidentielle anticipée, et non pour se plaindre des sanctions sévères imposées par les Etats-Unis, comme l'assure Nicolas Maduro.
Ce dernier a toutefois indiqué mardi qu'il était prêt à reprendre part au processus impulsé par la Norvège.
A propos du pacte conclu entre une fraction de l'opposition et le gouvernement, l'Union européenne a affirmé que toute négociation, pour être crédible, devait être endossée par l'Assemblée nationale avec "l'objectif clair d'organiser une élection présidentielle".
Depuis 2017, le gouvernement a libéré des dizaines d'opposants, ce qui, selon des ONG comme Foro Penal, montre qu'il s'agit de prisonniers politiques que M. Maduro utilise comme "monnaie d'échange" pour rester au pouvoir.
Selon cette ONG locale de droits humains, il y a 478 "prisonniers politiques" au Venezuela, dont 107 militaires.
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