Le roi "Zizou" a quitté le Parc des princes en mars 2018 sur un 8e de finale victorieux qui éliminait le PSG (3-1, 2-1) et lançait son équipe vers un troisième sacre d'affilée. De retour 18 mois plus tard, il a pu constater que la vitrine des exploits européens des Parisiens a un peu pris la poussière.
En un an et demi, et malgré les millions d'euros investis, le double champion de France en titre n'a pas progressé sur la plus grande des scènes. Au cauchemar madrilène a succédé l'humiliation de Manchester United au printemps dernier qui a fini de lui coller l'étiquette de richissime "loser".
C'est donc la tête basse que le PSG démarre cette nouvelle campagne européenne. Après un été qui a chamboulé dans tous ses aspects le club désireux de démarrer un nouveau cycle, le directeur sportif Leonardo a acté un changement d'attitude.
"Ce ne sera pas la saison bling-bling, +on va gagner la Ligue des champions+, non. Ça ne sera pas comme ça", a-t-il expliqué le 31 août. "On va chercher à réorganiser, à revoir des choses. Les ambitions ne sont pas revues à la baisse, on est obligé d'avoir des ambitions au PSG. Je dis seulement qu'on a des choses à régler."
Mardi, l'entraîneur Thomas Tuchel est resté très prudent au moment d'évoquer les objectifs européens de la saison: "C'est match après match."
Paris sans MCN
La modestie affichée par les deux hommes peut sembler décalée par rapport aux grandes ambitions du propriétaire qatarien aux moyens illimités, qui rêve de conquérir l'Europe. Mais elle tombe à pic pour cette rencontre face au Real, car Paris devra laisser ses joyaux au coffre-fort.
Neymar, quatre jours après son magnifique but contre Strasbourg (1-0) pour son retour après l'épisode de son transfert avorté à Barcelone, va devoir observer le premier de ses deux matches de suspension, alors que les attaquants Kylian Mbappé et Edinson Cavani, blessés, ont déclaré forfait.
Sans sa redoutable "MCN", l'entraîneur Thomas Tuchel fait face à un sacré casse-tête pour son attaque: qui d'Eric Maxim Choupo-Moting ou de Mauro Icardi pourra tenir la baraque dans l'axe? Le Camerounais, habituelle doublure, a bien débuté sa saison (3 buts en L1) mais n'a jamais joué un match de ce niveau avec le PSG, alors que la recrue argentine est à court de rythme.
"C'est un grand, grand défi. C'est aussi une grande occasion de montrer qu'on peut livrer une bonne performance collective. Je pense que nous sommes prêts pour ça", a expliqué le coach.
Plus largement, c'est tout le jeu parisien qui est à repenser, après une nouvelle performance peu rassurante samedi. A l'entame d'une semaine décisive qui se terminera à Lyon dimanche, le technicien allemand doit vite trouver des idées, au risque d'être menacé à nouveau à son poste.
Le Real en pleine révolution
Une défaite mercredi lui ferait également vivre, lors de la prochaine journée, un déplacement sous très haute pression à Galatasaray, armé pour jouer les trouble-fêtes dans ce groupe A que complète Bruges. Elle nuirait aussi à l'image du club et à son propriétaire, l'émir Tamim Bin Hamad Al-Thani, qui sera présent au stade selon Le Parisien.
A contrario, une victoire lancerait le PSG sur la route de la première place et, éventuellement, vers un adversaire plus abordable en huitièmes.
Aujourd'hui, tout cela semble loin, aussi loin que la "Decimocuarta", une 14e C1, que Zidane espère offrir au Real après être revenu en sauveur en mars pour rebâtir un Real en fin de cycle.
Mais sa "révolution française", comme l'a baptisée la presse, se heurte à une cascade de blessés et de suspendus qui limite ses choix. Entre Luka Modric, Marco Asensio, Isco, Marcelo, Sergio Ramos et Nacho, la "Maison blanche" passera son premier vrai test de solidité sans plusieurs de ses piliers.
"Je pense que notre début est bon, même si on peut faire mieux. Forcément, on pourra et on devra s'améliorer à tous les niveaux. On s'est trouvés, mais on peut faire mieux. On va faire mieux. Pour Paris, c'est la même chose", a déclaré Zizou.
Les attaquants Eden Hazard, Karim Benzema et Gareth Bale gardent néanmoins de quoi faire planer un danger constant sur le but de leur ancien coéquipier Keylor Navas, désormais installé dans la cage parisienne.
Mercredi, deux chantiers et deux ambitions vont se mesurer à Paris. Lequel des deux édifices sera le plus solide ?
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