Quelque 1.800 personnes ont défilé à Nantes, selon la police, et dans l'après-midi ont éclaté des heurts qui ont fait plusieurs blessés.
Les manifestants, dont très peu arboraient le gilet fluorescent, sont partis de l'ouest cossu de la ville pour rejoindre le centre, où la situation a dégénéré en milieu d'après-midi, donnant lieu à des jets de projectiles, auxquels la police a répondu par des grenades lacrymogènes. Le dispositif policier était particulièrement imposant, avec plusieurs véhicules blindés positionnés dans le centre.
"Justice pour Steve, ni oubli ni pardon", "Moins de costards, plus de homards", pouvait-on lire sur des pancartes. Des manifestants scandaient "Tout le monde déteste la police", "La police mutile, la police assassine".
"Je suis venue pour défendre la justice sociale, les services publics sont torpillés", a déclaré à l'AFP Sylvie, institutrice de 59 ans.
De nombreux commerces et abribus ont été dégradés, des poubelles et un transformateur incendiés. Au moins deux manifestants ont été blessés, a constaté l'AFP.
A 20H00, 35 personnes avaient été interpellées, selon la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), qui a fait état de cinq blessés chez les forces de l'ordre.
Vingt-deux cocktails molotov et dix mortiers avaient été découverts avant le départ des manifestants, tandis qu'une centaine de parapluies et un extincteur ont été saisis, selon la police.
Plusieurs groupes de "gilets jaunes" avaient appelé à un rassemblement national à Nantes pour relancer le mouvement, près d'un an après ses débuts, dans une ville marquée par la mort de Steve Maia Caniço. Cet animateur de 24 ans a disparu le soir de la Fête de la musique, après une intervention policière controversée. Son corps a été retrouvé cinq semaines plus tard dans la Loire.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé vendredi la mutation du commissaire divisionnaire chargé de l'intervention, le rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) ayant estimé que le commissaire avait "manqué de discernement".
- 700 manifestants à Nancy -
Environ 700 personnes, selon la police, ont manifesté à Nancy, point de rassemblement des "gilets jaunes" du Grand Est. Les manifestants ont crié "Macron démission", avant que des tensions n'éclatent en fin de parcours, les forces de l'ordre faisant usage de lacrymogènes et de grenades de désencerclement, selon un photographe de l'AFP. La préfecture de Meurthe-et-Moselle a fait état de trois blessés légers.
A Paris, quelque 500 "gilets jaunes" ont défilé dans le calme entre la porte de Choisy et le boulevard de Grenelle, près de la Tour Eiffel, où ils se sont dispersés dans l'après-midi.
Parmi eux figuraient beaucoup de retraités, comme Jean-Michel, 70 ans, venu réclamer le départ d'Emmanuel Macron. "Seuls 20% des gens ont vraiment voté pour lui, on veut une nouvelle société et de nouvelles élections à la proportionnelle intégrale", a-t-il expliqué à l'AFP. Une centaine de manifestants s'étaient aussi donné rendez-vous à l'aéroport d'Orly pour protester contre la privatisation prévue des aéroports parisiens.
A Lyon, quelque 400 manifestants se sont rassemblés place Bellecour. De brefs heurts ont éclaté et onze personnes ont été interpellées, selon la préfecture.
A Toulouse, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans le centre aux cris de "Toulouse, Toulouse, soulève-toi". Des dizaines de manifestants ont brièvement occupé les quais de la gare de Toulouse Matabiau.
A Marseille, 200 personnes, dont une cinquantaine porteurs de la chasuble symbolique, ont défilé derrière une banderole appelant à la "suppression de l'IGPN, au service du blanchiment des polices".
Le mouvement a également rassemblé 200 personnes à Montpellier et 300 à Bordeaux, selon la police. Une quarantaine de "gilets jaunes" ont accueilli le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, à la Foire de Pau, entonnant: "On est là, on est là, on est toujours là". Les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants.
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