Les usagers se préparent à une rude journée de transport, quand ils n'ont pas reporté leurs rendez-vous ou opté pour le télétravail comme Faiza, rencontrée au métro Châtelet-Les Halles. "Ce sera le télétravail, parce que ce ne sera pas possible, avec l'organisation des enfants et l'école, on ne peut pas gérer", dit-elle.
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a réclamé à nouveau "un service garanti dans les transports aux heures de pointe en cas de grève", menaçant de ne pas payer la RATP pour la journée de vendredi.
Si aucun texte ne prévoit de service minimum pour les transports, il est en revanche prévu dans le contrat liant Ile-de-France Mobilités (l'autorité organisatrice de transports, ex-Stif) à la RATP que "lorsque le service prévisible est inférieur ou égal à 75% (...) la RATP s'engage à maintenir un niveau de service d'au moins 50% du service normal aux heures de pointes".
Difficile pour la RATP de remplir cette obligation, alors que la journée s'annonce comme la plus forte mobilisation depuis douze ans. La grève du 18 octobre 2007 visait déjà une réforme des régimes spéciaux de retraite, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Facteur aggravant, à l'époque, la SNCF était également en grève.
Ce vendredi, aucun métro de doit circuler sur les lignes 2, 3, 3bis, 5, 6, 7bis, 10, 11, 12 et 13. Sur les lignes 4 et 7, on pourra compter sur un métro sur trois, mais "uniquement en heures de pointe". Des stations seront fermées, comme Montparnasse, Opéra ou Gare de l'Est.
Un métro sur trois aux heures de pointe est prévu sur la ligne 8, ouverte partiellement, un sur quatre aux mêmes heures sur la ligne 9, également ouverte seulement en partie.
Pour les lignes automatiques 1 et 14 du métro, le trafic sera normal mais "avec risque de saturation".
Dans le RER, le trafic sera "très fortement perturbé", avec un RER A sur trois et un RER B sur cinq (avec interconnexion interrompue avec la SNCF en gare du Nord) uniquement aux heures de pointe.
Sur la partie nord du RER B (à partir de Gare du Nord), gérée par la SNCF, on pourra compter "un train sur deux toute la journée".
Premier coup de semonce sur les retraites
Pour les syndicats qui ont appelé à la mobilisation, dont les trois organisations représentatives, Unsa, CGT et CFE-CGC, il s'agit du "premier coup de semonce" contre la réforme des retraites et pour le maintien du régime spécial des agents de la régie des transports parisiens.
Les régimes spéciaux sont appelés à disparaître avec la mise en place du système universel de retraite par points voulu par le président Emmanuel Macron. D'autres catégories et syndicats vont défiler tout au long du mois de septembre: avocats, médecins, ou encore hôtesses et pilotes lundi prochain, personnels d'EDF jeudi, avant une mobilisation nationale de FO le 21 et de la CGT le 24 septembre.
La Cour des comptes avait pointé dans un rapport en juillet dernier le coût des régimes spéciaux pour la collectivité: "les cotisations des salariés et des entreprises ne représentent que 36% du financement des retraites à la SNCF, 41% à la RATP et 68% pour les industries électriques et gazières", soulignait-elle.
Le régime de la RATP prend en compte pour le calcul des retraites les six derniers mois de salaire. En 2017, l'âge moyen de départ à la retraite était de 55,7 ans à la RATP, contre 63 ans pour les retraités du régime général, selon la Cour des comptes.
Les syndicats soulignent que ce régime tient compte des "contraintes spécifiques" et des "pénibilités liées à (leur) mission de service public".
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