"C'est la plus grande opération policière dans l'histoire de la Russie moderne", a soutenu M. Navalny dans un message sur son blog. Elle a, selon lui, été déclenchée par la déroute du pouvoir dimanche à l'élection du Parlement de Moscou au cours de laquelle les candidats du Kremlin ont perdu près d'un tiers des sièges.
Le militant anticorruption de 43 ans, dont l'organisation est visée depuis août par une enquête pour "blanchiment" d'argent, a déclaré que plus de 200 perquisitions avaient eu lieu dans au moins 41 villes où travaillent ses équipes.
"Poutine est fâché et tape du pied", a-t-il encore dit, cette fois sur YouTube, apparaissant les traits tirés dans une vidéo faite à la hâte sur son téléphone portable.
"On appelle ces (perquisitions) des raids mais, dans les faits, elles s'apparentent plus à des agressions et à des vols", a-t-il plus tard lâché en direct sur sa chaîne YouTube, ajoutant qu'à chaque fois "tous les équipements électroniques sont saisis, puis toutes les cartes bancaires de la personne sont bloquées".
Leonid Volkov, le bras droit de l'opposant, a précisé que l'opération avait visé "les appartements des coordinateurs et les bureaux, mais aussi les domiciles des collaborateurs et des bénévoles actifs". La police est notamment intervenue dans les villes de Nijni Novgorod, Vladivostok, Kazan, Novossibirsk et Saint-Pétersbourg ainsi que dans l'enclave de Kaliningrad.
Dans l'Oural, à Ekaterinbourg, des images diffusées par les médias locaux montrent des policiers encagoulés barrer l'accès au bureau local des partisans de M. Navalny ; à Perm, des militants ont affirmé que les forces de l'ordre s'étaient introduites dans leurs locaux en passant par la fenêtre.
"Peut-on soutenir un tel pouvoir ? Ceux qui se comportent d'une telle façon pour quelques sièges de députés perdus ?", a déclaré M. Navalny sur Twitter, accompagnant son message d'une vidéo de surveillance sur laquelle on voit l'un de ses collaborateurs traîné sur le sol par un policier au visage dissimulé.
La semaine dernière, les locaux et le studio d'enregistrement de l'équipe de l'opposant avaient déjà été visés par une perquisition à Moscou.
"Hystérie"
Pour les soutiens de l'opposant, cette opération massive est liée au mouvement de contestation, d'une ampleur inédite depuis 2012, qui a secoué Moscou cet été. Des manifestations ont été organisées quasiment chaque weekend depuis la mi-juillet pour protester contre l'exclusion de candidats d'opposition à l'élection du Parlement de la capitale. Tous les candidats de l'équipe de M. Navalny avaient été interdits de participer au scrutin.
Dans les urnes, ce vote s'est traduit dimanche par un revers cinglant pour les candidats fidèles au pouvoir à Moscou. Alexeï Navalny avait appelé les électeurs à "voter intelligemment" en soutenant les candidats les mieux placés pour battre ceux du Kremlin, notamment les communistes.
"D'où vient cette hystérie ? Cela tient en deux mots : vote intelligent", a affirmé jeudi la principale figure de l'opposition russe en commentant ces opérations de police.
"Pour la police, la seule façon de répondre à des manifestations massives était de procéder à des perquisitions massives", a ajouté Alexandre Golovatch, l'un des avocats du Fonds de lutte contre la corruption, l'organisation créée par Alexeï Navalny.
Pour les enquêteurs, ces perquisitions sont liées à une enquête sur le blanchiment supposé d'un milliard de roubles (près de 14 millions d'euros), qui a débuté en août, au plus fort des manifestations à Moscou.
Dénonçant un "coup massif", Kira Iarmych, la porte-parole de l'opposant, a qualifié cette opération d'"acte d'intimidation" et de "vol" ayant visé à paralyser le travail de son organisation.
Le mouvement indépendant Golos, spécialisé dans l'observation des élections en Russie, a également annoncé jeudi avoir été visé par deux opérations de police contre ses employés en province.
Selon le site internet d'information russe the Bell, ces interventions ont pour but d'empêcher le développement de l'organisation de M. Navalny hors de Moscou, afin d'éviter des déconvenues électorales semblables à celle de dimanche dans la capitale.
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