Grâce à de nombreux prêts de collectionneurs privés et de musées partenaires, cet accrochage au musée de Vernon (Eure) nous plonge dans l'univers intime de ces deux peintres post-impressionnistes.
Une approche originale
Roussel rencontre Vuillard en 1882 au lycée Condorcet, ils poursuivent ensuite ensemble leurs études aux Beaux-arts. Son surnom "Ker", Roussel le doit à son petit frère. En 1890, ils se joignent au groupe Nabi. Les deux hommes épris d'une solide amitié se rapprocheront encore davantage lorsque Roussel épouse Marie, la sœur de Vuillard, en 1893. Les membres de la famille servent de modèles aux deux peintres et c'est à travers les portraits de famille exposés que l'on constate l'influence picturale réciproque des deux amis. C'est aussi un angle d'étude original pour découvrir leurs parcours artistiques, l'évolution de leur style et les divergences picturales qui très vite s'instaurent.
La vie bourgeoise
Les toiles de Roussel et de Vuillard témoignent du mode de vie de la famille. Après la naissance de ses deux enfants, Roussel s'installe à L'Étang-la-Ville, dans les Yvelines, mais dès 1902 ils louent l'été une villa à Villerville où toute la famille se retrouve. Les tableaux de Vuillard saisissent Marie ou sa mère, dont la ressemblance est souvent frappante, absorbées dans des activités domestiques comme : la couture, le repas de l'enfant ou le réglage du poêle. Vuillard s'intéresse particulièrement aux motifs et il reproduit en aplat les effets du papier peints ou des toiles imprimés sur le fauteuil : des références évidentes au Japonisme.
L'univers domestique est chamarré. C'est un espace chaleureux que représente Vuillard qui a une nette prédilection pour les sujets d'intérieur. On décèle beaucoup de tendresse dans ces toiles pour ses proches et cet univers domestique. Les photographies issues des archives Vuillard offrent un complément visuel au tableau et montrent aussi l'intérêt de Vuillard pour ce médium. Les membres de la famille posent à tour de rôle ou sont saisis sur la gélatine ensemble dans des moments de convivialité et d'échange.
Une affaire de sentiment
Les enfants du couple pour Roussel comme pour Vuillard, se révèlent être des sujets d'étude inépuisables. Marie met au monde deux enfants Jacques et Annette que l'on voit grandir dans les toiles des deux peintres. Vuillard resté célibataire observe avec tendresse son neveu et sa nièce et pour leur éviter de trop longues séances de pose, utilise parfois le médium photographique comme repère visuel. L'exposition met d'ailleurs en avant une des photos qui aurait inspiré à Vuillard un portrait d'Annette.
Vuillard peint aussi sa sœur en accouchée et Roussel relate la naissance du Petit Jean malheureusement mort dans sa prime jeunesse. Chaque étape marquante de la vie de famille est ainsi évoquée dans les toiles des deux hommes, les moments heureux comme les moments graves. La maladie de Roussel, une phlébite qui l'oblige à garder le lit plusieurs mois, est par exemple le sujet de la toile de Vuillard de 1909 : une toile empreinte d'empathie et formidable témoignage d'amitié !
Jusqu'au dimanche 3 novembre 2019 au musée de Vernon. De 0 à 4,50€. Tél. 02 32 64 79 05
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