"Je crois que ce Championnat d'Europe est très important pour toutes les nations. Ils viennent vraiment se préparer pour faire un résultat et l'utiliser comme rampe de lancement pour les Jeux olympiques de Tokyo", souligne le sélectionneur français Laurent Tillie.
Simple rampe de lancement et non machine à produire des billets d'avion pour le Japon. Car aussi bizarre que cela puisse paraître, les tournois internationaux de volley -Mondial tous les quatre ans, Euro tous les deux ans, Ligue des nations chaque année- ne qualifient aucune équipe pour la compétition reine, les JO.
Pour Tokyo, seules trois équipes européennes ont validé leur billet via une première série de tournois de qualification en août et peuvent évoluer libérées de cette pression olympique: la Pologne, la Russie et l'Italie.
Pour les recalés, la dernière chance de voir le Japon en juillet 2020 sera un tournoi continental réunissant les huit meilleurs non qualifiés du classement européen arrêté après l'Euro et établi sur plusieurs années.
D'ici à la fin septembre, les coéquipiers d'Earvin Ngapeth devront donc se concentrer sur un seul objectif: rallier Paris pour les demi-finales et la finale à Bercy, salle mythique des sports collectifs français qui a accueilli tant de triomphes des handballeurs et handballeuses.
"Pour cette équipe, c'est le moment juste", estime Laurent Tillie, alors que la France n'a plus accueilli de compétition internationale depuis 33 ans et le Mondial-1986. Pour l'Euro, il faut même remonter à 1979!
"Elle s'est construite au fur et à mesure des compétitions, en réussissant mais aussi en prenant des coups. Normalement, elle est mûre pour cette compétition et en plus elle est à domicile. Ça donne du sens à ce que tout ce que l'on a fait, les sacrifices des sept dernières années", insiste le sélectionneur.
Ngapeth ménagé sur le début
Sur les sept dernières années, le volley tricolore a en effet connu de belles émotions, avec une année 2015 exceptionnelle: victoire à l'été en Ligue mondiale (ancêtre de la Ligue des nations) au Brésil à un an des JO-2016, et surtout premier titre européen en Bulgarie à l'automne.
Mais depuis, il a eu les échecs des Jeux olympiques de Rio en 2016, après une qualification obtenue à quelques semaines seulement du rendez-vous sous les Anneaux, de l'Euro-2017 et du Mondial-2018.
C'est avec à l'esprit ces hauts et ces bas que les Bleus se présente jeudi à Montpellier, quelque peu diminué par les blessures de Trévor Clevenot, mais surtout de sa star Earvin Ngapeth, touché aux côtes et ménagé pour les trois premiers matches de groupe, au minimum.
Dans ce premier Championnat d'Europe à 24 nations, disputé dans quatre pays différents (France, Belgique, Slovénie, et Pays-Bas), les Bleus lutteront pour l'une des quatre premières place de leur groupe, avec l'Italie, la Bulgarie, la Grèce, le Portugal et la Roumanie, offrant le billet pour Nantes, où les attendent les 8es et les quarts de finale.
Les Italiens emmenés par leur serveur surpuissant Ivan Zaytsev, leur passeur de génie Simone Giannelli, ou encore Osmany Juantorena, seront leurs principaux rivaux, qu'ils pourraient retrouver en quart de finale.
La Bulgarie, entraînée par Silvano Prandi, qui passe la saison sur le banc de Chaumont, et avec dans ses rangs Tsvetan Sokolov, ne sera pas facile à maîtriser.
En qualification olympique à domicile en août, les Bulgares sont passés tout près de l'exploit face au Brésil, avec trois balles de match. Une troisième place du groupe pourrait réserver aux Français un huitième de finale des plus compliqués contre la Russie.
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