Cet appel, diffusé sur twitter par l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), concerne "toute victime ou témoin" qui souhaiterait "contacter le service d'enquête" afin d'être entendu, est-il précisé.
Il survient alors que trois femmes se sont d'ores et déjà manifestées auprès de la justice française et "ont été auditionnées par les enquêteurs les 27 août, 3 et 9 septembre", indique le parquet.
Alerté sur de potentielles victimes françaises, le parquet a ouvert en août une enquête pour "viols" et "agressions sexuelles", notamment sur mineures, dans le cadre de l'enquête sur le financier américain Jeffrey Epstein, poursuivi aux États-Unis avant son suicide en prison en août.
Les enquêteurs s'intéressent notamment au rôle joué par l'agent de mannequins français Jean-Luc Brunel, ancien proche de Jeffrey Epstein, accusé de viols par plusieurs anciens top models.
Dans un courrier adressé au procureur de la République de Paris Rémy Heitz, que l'AFP a pu consulter, l'une d'elles, entendue lundi par les enquêteurs, affirme avoir été droguée et violée par M. Brunel dans un appartement parisien au début des années 1990 alors qu'elle était tout juste majeure.
Selon le récit de cette Néerlandaise de 46 ans, plusieurs mannequins vivaient dans ce logement situé avenue Hoche, près des Champs-Élysée, et des réceptions y étaient organisées "quotidiennement" avec "de riches hommes d'affaires qui étaient accompagnés de très jeunes filles".
Le nom de Jean-Luc Brunel, fondateur des agences de mannequins Karin Models et MC2 Model Management, apparaissait déjà dans la procédure américaine.
Une des principales plaignantes, Virginia Giuffre, a affirmé avoir été forcée à avoir des rapports sexuels avec M. Brunel - qui n'a pu être joint par l'AFP.
Dans une première procédure aux États-Unis close en 2007, deux femmes l'avaient déjà accusé de jouer le rôle de rabatteur pour Jeffrey Epstein, amenant aux États-Unis des "jeunes filles" venues de milieux modestes en leur faisant miroiter des jobs dans le mannequinat.
L'association Innocence en danger - qui dès le mois d'août avait appelé le parquet de Paris à ouvrir une enquête, et avait indiqué avoir reçu dix témoignages concernant des actes liés à l'affaire Epstein commis sur le sol français - s'est dite mercredi "ravie" de l'appel à témoin lancé par la justice.
"C'est une enquête nécessaire et vitale, qui concerne beaucoup de pays, et potentiellement beaucoup de personnes, victimes ou témoins", a déclaré à l'AFP la présidente de l'association Homayra Sellier.
Parmi les personnes qui ont contacté l'association, "certaines n'ont pas forcément encore décliné leur identité mais peut-être le feront-elles si elles sentent que l'affaire suscite l'intérêt qu'elle mérite auprès de la justice", a-t-elle ajouté.
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