Son histoire avait fait couler beaucoup d'encre, dans un contexte particulièrement tendu. Le mercredi 27 juillet 2016, au lendemain de l'attentat contre le père Hamel, un septuagénaire d'origine sénégalaise se faisait agresser dans la rue. Avant de lui porter des coups, son assaillant avait notamment proféré des mots très violents : "Sale noir […] Si je descends, c'est pas pour te taper c'est pour t'égorger." Pourtant, en première instance, le caractère raciste des faits n'avait pas été retenu. C'est en appel, le 14 août 2019, que l'agresseur a finalement écopé de cinq mois de prison ferme.
"On pardonne mais on n'oublie pas"
"C'est un vrai soulagement, reconnaît Hapsatou Dia, la fille de la victime. Surtout, ça nous redonne confiance en la justice, parce qu'au départ nous avons beaucoup douté. Après le premier procès, on n'a plus eu aucun espoir de justice." Ce que la famille espérait, c'est finalement au bout de trois ans qu'elle l'a obtenu. "C'est dommage qu'il ait fallu quelques années", approuve son frère Thierno. Entre-temps, la famille, très pieuse, avait choisi de s'en remettre à sa foi.
La décision en appel, Hapsatou Dia et sa famille l'ont reçue "comme une surprise". Elle-même mère de famille, elle se dit "soulagée qu'on ne puisse pas laisser une agression raciste et xénophobe impunie". Aujourd'hui, quelques années après les faits, ils semblent tous prêts à tourner la page de ce triste chapitre de leur passé. "Maintenant, mon père va bien. Il a été assez marqué psychologiquement par tout ça, mais ça va mieux." Thierno, lui, veut se servir de son rôle d'artiste pour "réunir chrétiens et musulmans" notamment à travers un livre qui devrait bientôt sortir.
Pour que leur mésaventure puisse aider d'autres victimes, Hapsatou Dia conseille "de ne surtout rien lâcher et de se battre. Comme mon père le dit : on pardonne mais on n'oublie pas. C'est ce qui permet de passer à autre chose."
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