Jérôme Revel a tenu sa promesse. En 2015 déjà, il est parti seul mettre son personnage de clown à l'épreuve du rire népalais. Avec succès. À l'époque, il a promis à son guide local, et désormais ami, Suman, qu'il reviendrait se produire dans son village natal.
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C'est désormais chose faite. Et cette fois, le comédien de Val-de-Reuil (Eure) a emmené avec lui sa partenaire Julie Piednoir, avec laquelle il joue pour des enfants malades à l'hôpital des Feugrais d'Elbeuf (Seine-Maritime). Charlène Damour, chargée de production et Luc Piednoir, reporter et réalisateur de documentaires, étaient aussi du voyage. Pendant un mois, du 31 juillet au 31 août 2019, la troupe s'est produite à Katmandou, puis dans des lieux reculés au cœur de l'Himalaya. "On avait l'idée du voyage utile, d'améliorer un peu le monde", explique simplement Jérôme Revel. Avec leurs armes : l'humain et le rire, qu'ils ont découvert universel à travers l'art clownesque.
Pendant un mois, les deux artistes s'isolent et préparent leur spectacle, en résidence. "On l'a fait avec très peu de paroles, que l'on a traduites en népalais", précise l'artiste. Autre contrainte, concevoir un décor facile à monter, démonter et transporter.
Rire universel
Arrivée sur place, l'équipe retrouve son guide, Suman, qui leur facilitera tout le voyage. Première représentation à l'Alliance française à Katmandou. De quoi se rassurer, constater que le spectacle fonctionne, que l'échange et l'universalité du rire sont bien là. "Ça m'a beaucoup touchée, confirme Julie Piednoir. Ce que disait Jérôme s'est concrétisé."
Les représentations s'enchaînent alors. Huit en 10 jours. Dans des écoles, des centres médicaux pour enfants malades, jusqu'à une école tenue par des nones, qui prennent en charge des familles monoparentales. À chaque fois, l'équipe s'entasse dans un petit taxi avec le matériel et le décor pour offrir 35 minutes d'évasion à son audience, toute surprise de voir débarquer ces clowns occidentaux.
Au bout de 10 jours commence l'autre partie du voyage. L'équipe part dans la campagne, en transport. Au programme : 40h de bus, de la randonnée, puis des passages en jeep, au milieu d'une campagne accidentée et de routes ravagées par les moussons, pour finalement arriver à Takasera. C'est le village de leur guide Suman, reculé, sans internet, sans télévision, où la vie s'organise au milieu des poules, des moutons et autour du poêle. Après quatre jours sur place, ils y joueront enfin, devant 400 à 500 personnes, qui n'ont jamais vu de spectacle vivant. "C'est indescriptible, il y avait quelque chose de magique en plus", se souvient émue Julie Piednoir. La route les conduira vers un autre village, en cinq heures de treck, sacs et décor sur le dos. Une expérience unique dont les artistes se sont nourris.
"On reçoit tellement, plus que ce que l'on donne même", explique la clown. L'équipe regagne finalement la France, des souvenirs plein la tête et avec l'envie d'en faire plus. C'est aussi à ça que servira le documentaire, en cours de montage et qui devrait être finalisé début 2020. Un témoignage de leur action et un outil de transmission pour les enfants et adultes français.
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