Le dirigeant conservateur a déclaré qu'il allait "s'évertuer à obtenir un accord" d'ici à un sommet européen les 17 et 18 octobre à Bruxelles, juste après que les députés lui ont refusé tôt mardi l'organisation d'élections législatives anticipées.
Boris Johnson a réuni son conseil des ministres dans la matinée pour décider de la marche à suivre après une semaine éprouvante au Parlement, où il a essuyé camouflet sur camouflet et perdu la majorité absolue à la suite de défections et d'expulsions de députés rebelles de son Parti conservateur.
Il devait également rencontrer mardi Arlene Foster, la cheffe du parti unioniste nord-irlandais DUP allié au gouvernement, sur fond de rumeurs sur un possible assouplissement de la position britannique concernant le sort de la frontière irlandaise.
Londres et Bruxelles ne parviennent pas à s'entendre sur la manière de maintenir ouverte cette démarcation après le Brexit. Boris Johnson souhaite supprimer de l'accord de retrait négocié par celle qu'il a remplacée, Theresa May, une disposition qui empêcherait selon lui le Royaume-Uni de suivre une politique commerciale indépendante.
Mais pour l'Union européenne, faute de solution alternative crédible, il n'est pas question de revenir sur cette mesure, appelée "filet de sécurité" (ou "backstop" en anglais).
Cette clause prévoit que le Royaume-Uni tout entier reste dans un "territoire douanier unique" avec l'UE si une meilleure solution n'est pas trouvée à l'issue d'une période transitoire. Elle vise à empêcher un retour à une frontière physique entre l'Irlande du Nord, une province britannique, et la République d'Irlande, un Etat membre de l'Union européenne.
"Des divergences significatives demeurent", avaient constaté Boris Johnson et son homologue irlandais Leo Varadkar à l'issue d'une rencontre à Dublin.
Arlene Foster, qui refuse tout statut particulier pour l'Irlande du Nord, a quant à elle prévenu sur la chaîne de télévision Sky News que la province britannique ne devait pas être sacrifiée dans les discussions, car cela entraînerait "la rupture" du Royaume-Uni.
"Pas de nouveau report"
La séance de lundi à la Chambre des Communes, dont le président John Bercow a annoncé sa démission, était la dernière avant la suspension très controversée du Parlement pendant cinq semaines décidée par Boris Johnson, jusqu'au 14 octobre, deux semaines seulement avant le Brexit.
Le cérémonial codifié marquant cette suspension s'est déroulé dans une ambiance électrique, au milieu des chants et des protestations acrimonieuses de l'opposition, dont des membres ont brandi des affichettes "Réduits au silence" et crié "Honte à vous !" en direction de leurs collègues tories.
Avant cela, les députés avaient mis en échec pour la deuxième fois en cinq jours la proposition de Boris Johnson d'appeler les électeurs aux urnes le 15 octobre.
Préalablement à tout scrutin, l'opposition veut s'assurer que la perspective d'un "no deal" et le chaos économique qu'il fait craindre sont écartés et que le Brexit sera repoussé de trois mois si aucun accord n'est trouvé d'ici au 19 octobre, comme le Parlement l'a voté la semaine dernière.
Envers et contre tout, Boris Johnson a martelé qu'il ne demanderait "pas de nouveau report", initialement prévu pour le 29 mars et déjà repoussé deux fois. Recours en justice, démission ou autre, il n'a pas expliqué comment il comptait s'y prendre.
"Le moment viendra où le peuple aura finalement l'occasion de rendre son verdict", a-t-il martelé.
Autre désaveu, la chambre basse a également voté lundi un texte contraignant le gouvernement à rendre publics des documents confidentiels sur l'impact d'un Brexit sans accord, qu'il est soupçonné d'avoir minimisé.
Tout nouvel ajournement devra encore être approuvé à l'unanimité des 27 autres Etats membres de l'Union européenne.
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