La primeur de ces annonces sera réservée aux représentants des personnels et dirigeants hospitaliers, que Mme Buzyn recevra à 15H00, ainsi que les syndicats de médecins libéraux et le collectif Inter-Urgences, à l'origine de ce mouvement social inédit.
Mais la ministre a déjà promis dimanche qu'il y aurait "un budget dédié pour régler la crise".
"Je vais mettre de l'argent dans des solutions pérennes, restructurantes, qui vont régler le problème des urgences sur le long terme", a-t-elle affirmé. Selon Les Echos, ce budget devrait dépasser 600 millions d'euros sur trois ans.
Des moyens, c'est justement ce que réclament les grévistes depuis le début. Le président du collectif Inter-Urgences, Hugo Huon, attend que Mme Buzyn "mette beaucoup d'argent sur la table, que Bercy ouvre les vannes".
Même la CFDT, absente du conflit, en convient: "S'il n'y a pas des choix budgétaires très forts sur l'hôpital public, ça va continuer, et pas que dans les urgences", a prédit son secrétaire général Laurent Berger, interrogé dimanche sur LCI.
Une simple rallonge ne suffira pas toutefois à sortir de l'impasse. Pour preuve, la prime mensuelle de 100 euros net versée depuis juillet et les 15 millions d'euros débloqués pour recruter des renforts estivaux n'ont pas empêché le mouvement de s'étendre.
Selon le collectif Inter-Urgences, 249 sites étaient en grève vendredi - tout en continuant d'assurer les soins. De son côté, le ministère en avait recensé 195 mi-août. Soit la moitié des services d'urgences publics français.
"La prime Buzyn a eu l'effet inverse de celui escompté: elle a montré que c'était possible", explique M. Huon.
"lever la pression"
Les grévistes, soutenus par une intersyndicale CGT-FO-SUD, en demandent plus: plus de postes et plus de lits, aux urgences et plus largement dans tout le secteur hospitalier.
Selon le Journal du dimanche, une partie de ces revendications pourraient être satisfaites par les "mesures chocs en préparation", avec "des réouvertures de lits", une "réforme de la tarification" et un "numéro de téléphone unique" pour les secours médicaux.
En attendant, la ministre a dévoilé la semaine dernière une salve de mesures "remontées du terrain", comme "l'admission directe" des personnes âgées sans passer par les urgences, la "vidéo-assistance" entre les Ehpad et les régulateurs du Samu, ou encore l'envoi d'une ambulance vers un médecin libéral pour les cas les moins graves.
Un traitement censé limiter la saturation de services dont la fréquentation a plus que doublé en vingt ans, atteignant 21,4 millions de passages en 2017.
Soulignant que "l'hôpital n'a pas vocation à fonctionner comme une entreprise", Mme Buzyn souhaite "valoriser tout ce qui peut éviter un passage inutile" afin de "lever la pression sur les urgences".
Elle saura vite si son "plan d'actions" aura convaincu les grévistes de relâcher la pression: le collectif Inter-urgences tiendra son "assemblée générale nationale" mardi à partir de 12H00 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
L'événement a reçu le soutien de plusieurs syndicats et associations de médecins hospitaliers, invitant les praticiens "à rejoindre la mobilisation" pour "mettre fin aux restrictions budgétaires pour l'hôpital public".
Un mot d'ordre semblable à celui de la CGT, qui tente depuis des mois d'élargir le mouvement à tout le secteur sanitaire et social, notamment la psychiatrie et les Ehpad.
Son appel à une "grande journée d'action nationale" mercredi, avec une manifestation parisienne à 13H00 depuis la place d'Italie jusqu'au ministère de la Santé, n'a cependant pas trouvé d'écho parmi les autres syndicats.
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