L'Eglise catholique locale attend jusqu'à 800.000 personnes à "Soamandrakizay" ("Un bien pour l'éternité" en langue locale), un ancien vignoble de 60 hectares spécialement aménagé, pour y entendre le message du Saint-Père.
A Madagascar, île majoritairement chrétienne qui compte un tiers de catholiques, les institutions religieuses jouent un rôle fondamental dans l'éducation et la santé.
Samedi, lors d'une rencontre avec les autorités politiques et civiles du pays, le pape argentin avait appelé à lutter contre "la corruption et la spéculation qui augmentent la disparité sociale" évoquant "la grande précarité" parfois "inhumaine" de la population de l'île.
L'instabilité politique du pays n'a pas favorisé son développement économique, essentiellement basé sur l'agriculture, avec notamment l'exportation de la vanille et du cacao.
A Madagascar, cinquième plus grande île du monde (587.000 km2) où les neuf dixièmes de ses 25 millions d'habitants vivent avec moins de deux dollars par jour, beaucoup d'habitants ne mangent pas à leur faim et ne vont pas à l'école.
Le long des routes de la capitale, une foule ardente et pauvre a guetté samedi le passage de la voiture du pape, progressant sur des routes accidentées le long de rizières, de feux artisanaux pour cuire des briques rouges et de modestes étals de fruits.
Dimanche, François s'adressera à eux, après un premier rendez-vous samedi soir avec 100.000 jeunes conviés à une veillée.
La dernière visite d'un pape, Jean-Paul II, à Madagascar, remonte à trente ans.
"Le bras de Dieu"
Des fidèles sont arrivés ces derniers jours à Antananarivo, hébergés sous des tentes dans les cours des paroisses et écoles de la capitale pour être à pied d'oeuvre dimanche pour la messe.
"On a dépensé 65.000 ariary (16 euros) et apporté 3 kg de riz pour faire le voyage à Antananarivo", raconte un fidèle, Jean-Claude Rabemanatrika, un agriculteur de 40 ans. "Nous sommes cinq à la maison, on n'a pas assez d'argent alors on a dû choisir: juste un membre de la famille pour le voyage."
Dans l'après-midi, le pape argentin est attendu dans la cité d'Akamasoa ("Bons amis" en malgache). Son fondateur, le père Pedro, également un Argentin, a sorti des milliers de personnes de la misère en créant sur les immondices d'une ancienne décharge cette cité proprette de 25.000 habitants.
Sa genèse remonte à 1989, ses maisonnettes à un étage, couleur pastel, semblent tout droit sorties d'un conte pour enfants.
Mais l'odeur insoutenable des déchets et les colonies de mouches tenaces rappellent l'immédiate proximité des déchets qui s'accumulent toujours sur des mètres de hauteur.
Figure incontournable du catholicisme à Madagascar, le père Pedro, 71 ans, y est considéré comme "le bras de Dieu" voire "le deuxième pape" par ceux qui lui doivent une vie meilleure.
Les écoles d'Akamasoa, financées par des dons, accueillent plus de 14.000 élèves à qui on sert des repas.
Lors de cette visite, François prononcera aussi "une prière pour les travailleurs" sur le site d'une carrière gérée par la Cité de l'amitié.
Il terminera sa journée par une rencontre avec les prêtres, religieux et religieuses du pays, avant une visite-éclair lundi sur l'île touristique et multi-ethnique de Maurice.
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