Daniel Andrieu est l'un des membres fondateurs du festival des arts de rue de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime). Directeur de Vivacité de 1990 à 2015, c'est une figure incontournable du paysage culturel de la ville. Après avoir dirigé plusieurs publications rendant hommage au passé de sa ville, Daniel vient de signer cet ouvrage collectif dédié à la mémoire récente de Sotteville.
Comment avez-vous eu le désir de concevoir un nouveau livre inspiré par l'histoire de Sotteville ?
"C'est un projet de longue date enfin abouti. Je voulais que cet ouvrage vienne compléter les publications antérieures qui se limitaient au début des années 70. Cette fois il s'agit principalement d'étudier l'histoire très récente de Sotteville, de 1970 à nos jours. Le début des années 70 a été un tournant majeur pour la politique de la ville. C'est à cette époque que l'hôtel de ville voit le jour, mais les années 90 ont aussi vu émerger le festival Vivacité ainsi que le réseau de tramway. C'est une période faste dont je voulais témoigner. J'ai reçu le soutien de la maire de Sotteville, Luce Pane, ainsi que d'Anne le Goff qui me succède à la tête de l'atelier 231 et de Vivacité. La sortie de cet ouvrage coïncidait d'ailleurs avec deux événements majeurs : les 30 ans de Vivacité et l'inauguration de la nouvelle place de l'hôtel de ville."
Quelles sont les thématiques abordées dans ce livre ?
"De prime abord c'est un livre régionaliste. Il s'adresse bien entendu aux Sottevillais mais comme nous nous sommes attachés à lier chaque étape de l'histoire de la ville à un événement national, sa portée est bien plus vaste. Par exemple l'étude des archives de l'armée britannique nous permet de comprendre que le terrible bombardement du 18 au 19 avril 1944 n'a de sens que dans une analyse globale. Il s'agissait d'empêcher les troupes allemandes de remonter vers le front normand et dans la même nuit, bien d'autres nœuds ferroviaires français ont été visés. Le livre aborde l'importance du chemin de fer à Sotteville, la reconstruction après guerre, mais aussi l'émergence des salles de spectacles. Vivacité n'est pas le sujet principal mais c'est un sujet incontournable pour illustrer les politiques culturelles de la ville. Nous avons donc consacré 60 pages à l'événement ce qui nous semblait d'autant plus naturel que nous sommes plusieurs à avoir soutenu le festival dès sa naissance. Le but de cet ouvrage est surtout de faire découvrir la ville à ses habitants mais aussi d'impliquer les Sottevilllais. De relier ces événements à la mémoire collective et de les recontextualiser."
Quels ont été vos collaborateurs ?
"Pour réaliser cet ouvrage j'ai constitué une équipe de cinq personnes : Meftah Lissiri, architecte de la ville, Régis Sénécal directeur du Trianon, Sylvain Marchand et Benoît Eliot, notre éditeur, qui fait véritablement partie de l'équipe rédactionnelle car c'est lui qui nous a fourni tout le matériel iconographique. Sylvain nous a coordonnés et nous avons additionné nos compétences. Il nous aura fallu deux ans et demi de travail en amont pour donner naissance à un livre de 280 pages très documenté. Nous avons aussi recueilli les témoignages de nombreux acteurs culturels comme le directeur de la Maison pour tous, le directeur de la médiathèque créée en 2003, le premier directeur du Trianon mais aussi des artistes incontournables en résidence à Sotteville ou le fondateur du festival Art et déchirures de manière à reconstituer le paysage culturel de chaque période le plus fidèlement possible."
Sotteville, la place publique, sous la direction de Daniel Andrieu. Editions Octoplus. 22€
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