Après un report de plusieurs jours, l'annonce du gouvernement a finalement été faite jeudi soir en conférence de presse à Khartoum par son chef, Abdallah Hamdok, un économiste chevronné qui a été intronisé le 21 août.
"Nous entamons ce jour une ère nouvelle", a-t-il dit en annonçant un gouvernement composé de 18 membres dont quatre femmes, notamment la ministre des Affaires étrangères Asma Mohamed Abdallah, selon un correspondant de l'AFP.
"La première priorité du gouvernement de transition est de mettre un terme à la guerre et de construire une paix durable", en référence aux conflits qui rongent les Etats du Darfour, du Nil Bleu et du Kordofan-Sud.
Des rebelles de ces régions marginalisées se sont battus pendant des années contre le régime d'Omar el-Béchir, renversé après quatre mois de manifestations inédites déclenchées en décembre par le triplement du prix du pain.
Après la signature le 17 août d'un accord entre le Conseil militaire de transition, qui avait succédé à M. Béchir, et les meneurs de la contestation, le Soudan s'est doté d'un Conseil souverain, une instance à majorité civile mais dirigée par un militaire, qui doit superviser la transition.
Relever l'économie
Cet accord historique, qui trace les grandes lignes d'une période de transition devant durer un peu plus de trois ans et ouvrir la voie à des élections démocratiques, inclut notamment la nécessité de signer des accords de paix avec les groupes rebelles.
Quatre groupes rebelles au Darfour (ouest) ont annoncé fin août qu'ils "négocieraient avec les autorités de transition" en adoptant une position commune, sans donner plus de détails.
L'autre défi du gouvernement sera de relever l'économie d'un pays ayant notamment souffert de deux décennies de sanctions américaines.
Washington a levé l'embargo en 2017 tout en maintenant le Soudan sur sa liste noire des "Etats soutenant le terrorisme".
Il va devoir aussi mettre fin à la corruption et démanteler l'Etat profond établi par les islamistes ayant soutenu le coup d'Etat de M. Béchir en 1989.
L'annonce d'un nouveau gouvernement avait été reportée plusieurs fois pour donner le temps au Premier ministre de choisir parmi les noms proposés par les Forces pour la liberté et le changement (FLC), fer de lance de la contestation, et par les militaires ayant succédé à M. Béchir.
Ancien collaborateur de l'ONU, M. Hamdok voulait notamment former "un gouvernement plus représentatif des différents Etats du Soudan" et garantir "un équilibre" entre le nombre d'hommes et de femmes, avait indiqué mardi le Conseil souverain.
L'étape suivante de la transition, selon les termes de l'accord, sera la constitution d'un corps législatif, moins de 90 jours après sa signature. Cette assemblée doit comporter 300 membres dont 201 issus des FLC.
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